Depuis la rentrée 2017, les règles sont plus simples, mais le ministère a maintenu un cadre encore contraint.

L’horaire global dédié aux enseignements complémentaires reste 3 heures hebdomadaires en Sixième, 4 heures en cycle 4. La répartition entre AP et EPI doit être la même pour tous les élèves d’un même niveau. À la fin du collège, tout élève doit avoir suivi au moins une fois chacun des deux dispositifs. Le carcan initial des huit thèmes d’EPI a disparu. Ne demeure que l’accrochage aux programmes et la contribution aux parcours.

L’étau réglementaire ne s’est que peu desserré. L’autonomie n’est pas offerte aux enseignants : se lancer dans un EPI stricto sensu reste toujours une démarche de projet obligatoire.

Tout se passe au ministère comme si chacun savait que cette partie de la réforme, même assouplie, ne sera pas appliquée et qu’au fond, le décalage entre le prescrit et le réel importe peu. Une belle leçon d’hypocrisie.

Sur le terrain, c’est d’ailleurs ce qui s’est passé dans nombre de collèges où les EPI ne sont plus un sujet de discussion, seuls les collègues qui travaillaient déjà avant la réforme sur des projets interdisciplinaires poursuivent leurs projets dans ce cadre (guère plus financé par la marge horaire qu’auparavant mais avec la possibilité de voir leur projet présenté par l’élève à l’oral du DNB). Quant à la répartition AP/EPI, elle n’est souvent pas respectée dans ce cas.

En revanche, certains chefs d’établissement continuent à faire pressions sur leurs équipes pour fournir des fiches de projets d’EPI clé en mai dès le mois de juin, ainsi que des bilan de ceux de l’année en cours. Il faut résister collectivement en refusant de fournir de tels documents non réglementaires. Le contenu des EPI, comme celui de nos enseignements dépend des programmes fixés par la loi mais la forme que prend notre enseignement dépend de notre liberté pédagogique

pour aller plus loin, ce que dit Le texte:

arrêté du 16 juin 2017 paru au JORF du 18 juin 2017

art 3: « I. – Les contenus des enseignements complémentaires sont établis en fonction des objectifs de connaissances et de compétences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et des programmes des cycles concernés.»

La suppression apportée à la partie I. de l’article III: “Toutes les disciplines d’enseignement contribuent aux enseignements complémentaires. “ ne permettra plus au chef d’établissement d’imposer un EPI ou de l’AP dans une discipline au prétexte que toutes doivent contribue aux enseignements complémentaires. Cependant, toutes peuvent y participer.

« II. – Les enseignements complémentaires prennent la forme de temps d’accompagnement personnalisé ou d’enseignements pratiques interdisciplinaires :
[…]
b) Les enseignements pratiques interdisciplinaires permettent de construire et d’approfondir des connaissances et des compétences par une démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective. A l’issue du cycle 4, tout élève doit avoir bénéficié de chacune des formes d’enseignement complémentaire. […]. »

Le SNES-FSU a porté un amendement, non repris par le ministère, sur la suppression des mentions de travail par « une démarche de projet » et surtout l’obligation de produire « une réalisation concrète, individuelle ou collective ». La démarche de projet n’a pas d’intérêt lié spécifiquement à l’interdisciplinarité et une démarche interdisciplinaire de qualité peut avoir lieu sans donner lieu à une production pratique. Il s’agit là de contraintes inutiles qui brident la liberté pédagogiques des collègues qui doivent avoir le choix des méthodes et des outils à utiliser en fonction des contenus à enseigner.
(L’UNSA et le SGEN-CFDT ont voté contre cet amendement).

art 4:
les professeurs peuvent mener un EPI en Sixième s’ils le souhaitent.La suppression de l’article 6 initial de référence aux horaires d’AP et d’EPI (3h en Sixième et 4h pour le cycle 4) libère des obligations sur leur répartition à la condition que cette dernière soit identique pour tous les élèves d’un niveau. En ce qui concerne le cycle 4, après hésitations du ministère, la répartition des EPI et de l’AP doit rester identique pour toutes les classes d’un même niveau. Le texte conforte le rôle du conseil pédagogique et du conseil d’administration en les citant. Ce fonctionnement était implicite dans la version précédente.

” […] La répartition entre les enseignements complémentaires est déterminée par l’établissement, en fonction des besoins des élèves accueillis et du projet pédagogique de l’établissement […]”

Attention au risque de voir certains IPR ou chefs d’établissement accentuer leurs pressions pour la création d’un dispositif d’Enseignement intégré de Sciences et de Technologie (EIST) puisque la globalisation des heures d’enseignement et des programmes en Sixième tend à faire glisser les professeurs vers la polyvalence dans le cadre d’un travail interdisciplinaire. Le décret 2014-940 protège les professeurs de l’enseignement, contre leur gré, d’une discipline autre que celle de recrutement.
Le SNES-FSU a présenté au Conseil supérieur de l’Education (CSE) un amendement pour la déglobalisation de ces enseignements ainsi que des enseignements artistiques. Le CSE, dont l’IUNSA et le SGEN-CFDT, a donné un avis négatif.


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