Les collègues des lycées délabellisés de l’éducation prioritaire se sont beaucoup mobilisés avec le SNES-Aix-Marseille depuis 2014 pour réintégrer la carte. Le rectorat avait déjà créé un label spécifique pour leur donner quelques moyens supplémentaires : « l’éducation accompagnée ». Désormais 20 lycées professionnels et 4 Lycées généraux et technologiques seront soumis à contractualisation.
En ce qui concerne les collèges, le principal indicateur de sélection est l’IPS (indice de position sociale). Il y en aura 5 dans les Bouches-du-Rhône et 8 dans le Vaucluse.
Quels moyens leur seront-ils attribués ?
Alors que cette expérimentation de contractualisation doit durer 3 ans, il n’y a déjà pas de certitudes que les moyens seront pérennisés au-delà de l’année prochaine. A la rentrée 2021, ils se partageront 170 IMP, ce qui donne 4,5 IMP en moyenne par établissement ainsi que 4 552 HSE qui s’ajoutent aux 125 000 HSE consacrées au dispositif Devoirs Faits. L’académie recevra aussi 75 000 € de crédits pédagogiques (2000 € par établissement en moyenne), ainsi qu’un abondement des fonds sociaux. On remarque que la dotation horaire globale DHG) ne sera pas davantage abondée et que les collègues devront donc absorber IMP et HSE donc travailler davantage.
Quels seront les projets mis en place à la rentrée 2021 ?
Les CLA ont été annoncés et proposés abruptement aux établissements. Les projets ont été ficelés dans l’urgence ce qui a amené les établissements à proposer des dispositifs déjà existant. Ils concernent rarement l’ensemble de l’établissement mais plutôt un niveau, une classe ou quelques élèves seulement. Les objectifs sont le plus souvent d’améliorer les climat et persévérance scolaires out le “désenclavement” social et culturel. L’employabilité des élèves peut être un objectif en lycée professionnel et le cycle 3 peut être mis en exergue au collège afin d’améliorer la transition école-collège sans que pour autant une logique de réseau n’ait été prise en compte.
Quel avenir pour l’éducation prioritaire ?
Si on se fie aux annonces ministérielles, le label REP devrait disparaître à la rentrée 2022. Les CLA cernent l’éducation prioritaire dans cette académie expérimentale, avec l’objectif de diminuer l’effet de seuil entre l’éducation prioritaire et des établissements qui devraient en relever mais en sont exclus. On peut aisément imaginer que le ministère envisage une transition de REP vers un CLA sera pourrait être proposé de façon généralisé en 2022.
Tout converge vers une politique de dérégulation de la gestion des établissements et des personnels, visant à l’avenir à contractualiser les moyens avec obligation de résultats et donc en culpabilisant les équipes qui ne parviendraient pas à les atteindre.
Le SNES-Marseille appelle les équipes des établissements concernés à se réunir pour débattre de cette expérimentation, mesurer le rapport bénéfices/risques et sensibiliser les collègues sur la mise en concurrence des projets, des collègues, des établissements qui résulterait d’une généralisation de la contractualisation. Nous appelons à faire voter en CA des motions dénonçant les logiques sous-jacentes.
CLA et TER : expérimentation, contractualisation, déréglementation