Au gré des chefs d’établissement, les injonctions abusives se sont multipliées en ce qui concerne l’évaluation : grilles de compétences non réglementaires à construire ou imposées, abandon forcé des notes.
Surmenés, les collègues ont découvert récemment les aspects les plus discutables d’Affelnet, application d’affectation des élèves de Troisième en lycée. Ce ne sont pas les moyennes ou les niveaux de maîtrise qui sont entrés dans Affelnet mais un forfait de points- donc une note plafonnée à 16 pour les meilleurs élèves !- dans sept champs disciplinaires. Un coefficient d’harmonisation des notes sera appliqué pour réduire l’ « effet établissement ». Pour l’entrée dans la voie professionnelle, des coefficients de pondération appliqués aux différentes disciplines ont été définis au niveau national par groupe de spécialités. Mais le calcul des barèmes permettant de départager les candidat·e·s à une même formation privilégie largement l’évaluation du niveau de maîtrise du socle en fin de cycle 4 conférant à une évaluation souvent illisible et pilotée par le chef d’établissement une importance démesurée.
Certains chefs d’établissement soucieux de pouvoir justifier « rationnellement » les résultats du bilan de fin de cycle 4 ont imaginé des grilles de positionnement. Ces outils maison renforcent l’inégalité de traitement des élèves puisque les disciplines qui participent à chaque domaine varient d’un collège à l’autre. Affelnet devant être renseigné avant les conseils de classe, des « conseils de socle » ont déjà été organisés alourdissant la charge de travail des professeurs sans leur en garantir la maîtrise de cette évaluation.
En écrasant l’échelle d’évaluation de 20 à 4 échelons, de nombreux élèves seront ex-aequo sur leurs vœux. On peut se demander à combien de chiffres après la virgule la discrimination se fera pour les sélectionner.
Le SNES-FSU regrette que l’évaluation ait glissé au service du pilotage par neo-management au lieu d’être au service des apprentissages. Il demandera au nouveau ministre de simplifier ces modalités.