AESH

La mobilisation des AESH avec le soutien du SNES et de la FSU a contraint le ministère à avancer des propositions chiffrées. Elles ont été discutées et nous les avons vivement critiquées au cours de deux réunions du GT “amélioration du service public” du Grenelle.

Attentes déçues

Le 30 juin, le ministère a proposé un dispositif dérogatoire créant une nouvelle grille indiciaire en onze échelons avec un avancement automatique tous les trois ans. Le projet présenté s’échelonnait des indices majorés 335 à 427, alors que la grille actuelle compte sept échelons, des indices 334 à 363. Le 6 juillet, une nouvelle proposition s’échelonnant des indices 335 à 435 a été présentée. Ces propositions sont sans conteste à mettre à l’actif des interventions du SNES et de la FSU mais aussi et surtout des mobilisations qui sont montées en puissance depuis le mois de février, jusqu’à la journée de grève du 3 juin, et qui ont montré la détermination des AESH à se battre pour la reconnaissance de leur métier. Mais, elles sont très en deçà des attentes de la profession.

Avancement automatique

L’avancement automatique dans une grille nationale fixée par décret est un progrès indéniable par rapport à la situation actuelle où de nombreuses académies n’appliquent pas le cadre de gestion et où 40 % des AESH en CDI sont encore rémunérées à l’indice plancher. Mais cela reste loin de la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B que nous revendiquons.

Une grille indécente

Échelon
durée 3 ans
Indice Majoré
1335 (334)
2345 (341)
3355 (347)
4365 (357)
5375 (367)
6385 (377)
7395 (387)
8405 (397)
9415 (407)
10425 (417)
11435 (427)
Grille proposée le 6 juillet (version du 30 juin)

Nous avons vivement critiqué la proposition présentée le 30 juin et légèrement améliorée le 6 juillet.

  • Indice plancher 335
    Un point au dessus de l’actuel plancher, cet indice consacre un recrutement au SMIC horaire qui ne correspond ni au niveau de qualification ni aux missions des AESH. De plus, il ne résistera pas la probable hausse du SMIC au 1er janvier 2022.
  • Plus 10 points par échelon
    Avec un rythme unique d’avancement tous les trois ans, et en absence de revalorisation de la valeur du point d’indice, cette grille prévoit des hausses moyennes de l’ordre de moins de 1 % par an, soit très probablement moins que l’inflation ! Non seulement cette grille ne permet pas la reconnaissance de l’expérience acquise au cours des années d’ancienneté mais elle programme l’appauvrissement des AESH.
  • Reclassement
    Si on peut se féliciter de voir une règle nationale s’imposer à tous les employeurs pour le classement dans la nouvelle grille, les modalités présentées ne sont pas acceptables.
    – Les AESH qui sont dans leur 1er CDD de trois ans seraient classé.es au premier échelon.
    – Les AESH qui sont dans leur deuxième CDD seraient classé.es au deuxième échelon.
    – Les AESH en CDI seraient classé.es au troisième échelon.
    Ce classement ne prend pas en compte la réalité de l’ancienneté. Ainsi les AESH qui peuvent être en CDI depuis 7 ans seraient classé.es au même niveau que celles et ceux qui passeront en CDI en septembre 2021.

En l’absence d’augmentation régulière et suffisante de la valeur du point d’indice, cette grille, comme l’actuelle se ferait mécaniquement grignoter par le bas du fait des augmentations annuelles minimales du SMIC.

Objectif temps plein

Concernant le temps de travail, les pistes évoquées par le ministère pour faciliter l’accès à des emplois à temps complet sont inacceptables. Une fois de plus, c’est la solution du multi-employeur qui est privilégiée. Elle est pourtant contraire à l’objectif de professionnalisation des AESH sans laquelle on ne peut décemment parler d’école inclusive. Pour le SNES et la FSU, c’est en reconnaissant mieux toutes les dimensions du métier, incluant du temps de formation, de préparation et de concertation, et en portant l’accompagnement au niveau réel des besoins, que l’on arrivera à proposer aux AESH qui le souhaitent des emplois à temps plein. Nul doute dans ces conditions qu’il sera indispensable de poursuivre et amplifier la mobilisation à la rentrée, pour les salaires, le statut, la fin des PIAL. Le SNES-FSU s’y emploiera !


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