Pour assurer aux élèves un environnement serein, qui prenne en compte leurs besoins spécifiques et leur permettre d’accéder à l’autonomie, il faut du temps, des infrastructures, de l’accompagnement humain de qualité.
Alerte précarité !
L’engagement des AESH est sans faille, malgré les conditions difficiles et l’isolement dans lesquels elles exercent. Elles peuvent accompagner jusqu’à 11 élèves en situation de handicap, avec des besoins d’accompagnement extrêmement divers. Plus de 80 % d’entre elles sont en temps partiel subi et elles touchent 897 euros nets par mois en moyenne. Tout cela explique le manque d’attractivité du métier et le turn over très important dans la profession.
En parallèle, de nombreux élèves notifiés n’ont pas d’AESH ou ne bénéficient pas du nombre d’heures d’accompagnement auxquels ils et elles ont droit. Pour le SNES-FSU, il y a là une aberration : d’un côté, des besoins non-pourvus ; de l’autre, des personnels sous-payés à qui l’on refuse des temps pleins.
L’ensemble de la communauté éducative est fragilisé. L’équipe pluri-professionnelle, qui devrait fixer les besoins de l’élève, n’est jamais consultée et est supplantée par les PIAL. Les AESH sont les premiers témoins de la mise en concurrence des élèves par ce dispositif qui diminue le temps d’accompagnement de chaque élève pour augmenter sur le papier le nombre d’élèves accompagnés. Le critère décisif n’est jamais l’élève.
Qualifier pour reconnaître
Les AESH sont elles aussi maltraitées par l’Institution : valse des enfants à accompagner, changements d’emploi du temps perpétuels, matériel non-adapté, absence de formation suffisante, interdiction de l’accès aux locaux (jusqu’aux toilettes adultes dans certains cas !) ainsi qu’aux ENT, pas de chaise et/ou de table… Les AESH prennent des risques pour leur santé, leur sécurité et celle des élèves. Avec, à la clé, le licenciement, en cas de problèmes liés à l’exercice de leur métier.
Reconnaître le métier d’AESH, ses qualifications, la pénibilité du travail effectué et assurer une juste rémunération constituent des urgences absolues pour le SNES-FSU. Cela passe nécessairement par la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B, un employeur unique, une revalorisation salariale substantielle, mais aussi par l’abandon des PIAL et une stabilisation de l’accompagnement des élèves.