Les députés ont adopté le 20 janvier une proposition de loi censée lutter contre la précarité des AESH et des AED.
Ce texte doit permettre aux accompagnants en situation de handicap (AESH) de signer un CDI après avoir exercé trois ans et aux assistants d’éducation (AED) après six ans.
Initialement, le texte prévoyait de recruter automatiquement les AESH en CDI et les AED en CDD ou en CDI.
En outre, il instaurait une indemnité pour ces personnels exerçant en éducation prioritaire, mettait en place un coefficient de pondération du temps de travail des AESH et définissait un taux d’encadrement minimal des AED.
Autant de dispositions que la majorité parlementaire a supprimées.
La situation des AED et AESH ne s’améliorera pas.
AESH : pour un statut de fonctionnaire
Les recrutements des AESH en CDI ne garantissent pas la fin de la précarité de ces agents. Ils sont bien trop souvent employés sur des temps incomplets, alors que les besoins existent.
Beaucoup démissionnent en raison d’un salaire insuffisant (760 € mensuels en moyenne) et de conditions de travail très dégradées depuis la mise en place des pôles inclusif d’accompagnement localisés (PIAL).
L’accès à la CDIsation des AESH n’est pas la réponse adaptée dans un contexte où la généralisation des PIAL engendre de nouvelles dégradations des conditions de travail, ne permet pas de prendre en compte les besoins des élèves suivis et engendre une perte de sens du métier. Le SNES, avec la FSU, revendique la création d’un corps de catégorie B de la Fonction publique intégrant et reclassant les AESH déjà recrutés, la mise en place d’une réelle formation initiale et continue, la prime REP/REP+ et la suppression des PIAL.
AED : le SNES-FSU dans l’action
Les mobilisations récentes, soutenues par le SNES-FSU, ont permis de rappeler la précarité inacceptable créée par la réforme de 2003 (fin des MI-SE).
Le SNES-FSU est intervenu à de nombreuses reprises pour que les missions des personnels soient respectées, pour revendiquer l’embauche d’AED supplémentaires, un droit à la formation et une revalorisation.
Le manque d’attrait salarial, les conditions de travail dégradées, l’impossibilité de concilier études ou formations professionnelles et temps de présence plus important dans les établissements scolaires ont entraîné une crise de recrutement et une modification du profil sociologique des AED.
Le SNES-FSU revendique un vrai statut « d’étudiant-surveillant » avec un temps de travail conciliable avec des études ou une formation et une rémunération revalorisée. Les AED sont indispensables au bon fonctionnement des établissements scolaires, mais ont souvent été les grands oubliés des politiques gouvernementales. Le congrès du SNES-FSU à Montpellier en mai prochain sera l’occasion d’actualiser nos mandats pour répondre aux préoccupations de tous les collègues AED.
Aurélia Sarrasin