Ce constat est, hélas, général et touche les enseignants, en collège comme en lycée. L’enquête métier dont les résultats généraux et en particulier pour les lettres ont été publiés il y a peu, fait ressortir le mal-être profond des professeurs de Lettres.
Des focus disciplinaires ont également été publiés

Réforme du lycée

En cause, entre autres, l’augmentation de la charge de travail due aussi bien à la réforme du lycée qu’à l’aggravation des conditions d’enseignement au collège. Ainsi, rappelons que cette année, nos collègues de lycée ont dû totalement refaire leurs cours en Seconde et en Première. Pire, ils ont pour la plupart été contraints de privilégier la quantité à la qualité des analyses. Enfin, ils doivent lutter contre un esprit passéiste et réactionnaire qui anime ces programmes.

Au collège

La charge de travail est amplifiée par le changement de la nature de l’hétérogénéité : comment faire face à des classes où peuvent se côtoyer élèves maîtrisant la lecture et élèves déchiffrant à peine correctement sans saisir l’implicite ? Nul ne peut résoudre cette quadrature du cercle sans moyens dignes de ce nom.

De même, comment appréhender l’inclusion et son lot d’aménagements individualisés qui alourdissent considérablement les tâches de l’enseignant sans pour autant y être formé et encore moins accompagné pédagogiquement ?
Pour finir, des initiatives telles que le quart d’heure lecture dénotent une vision très utilitariste de la lecture. Plutôt que d’attribuer plus de temps et de moyens à notre discipline pour que les élèves puissent lire en autonomie c’est-à-dire comprendre, analyser et interpréter les textes, certains Recteurs ou chefs d’établissement choisissent de tronquer les cours pour livrer les élèves à une activité censée canaliser leur énergie et les calmer.
Le sentiment de ne pouvoir faire face aux multiples tâches qui s’imposent devient quotidien et affecte la santé de nos collègues.

Le SNES-FSU vous propose son analyse des programmes et des conditions de travail en collège.

Les menaces s’accentuent sur les LCA

Les professeurs de Lettres classiques sont plus que jamais inquiets par rapport à la survie des Langues et Cultures de l’Antiquité : les moyens continuent à s’amenuiser en collège comme en lycée. Le très faible pourcentage d’élèves ayant choisi cet enseignement de spécialité en 1ère ne permet plus à personne de se leurrer sur un regain des langues anciennes. L’absence d’épreuve terminale au baccalauréat ne va-t-elle pas fragiliser encore cet enseignement, de même que des DGH plus contraintes encore avec la montée de la réforme du lycée en terminale ? Le SNES-FSU s’engage à être particulièrement vigilant sur cette question.

Agir, ne pas subir

Le SNES-FSU demande en urgence une audience auprès du doyen de l’Inspection générale de Lettres pour que des solutions soient adoptées en toute diligence (pièce jointe). Une lettre a parallèlement été adressée au ministre pour réclamer des allègements de programme.

Survivre en milieu hostile

Ne pas rester seul, participer à des actions collectives, c’est bien sûr le moyen privilégié de ne pas subir ces multiples atteintes au bon exercice de notre métier et à notre santé, mais aussi la seule voie pour obtenir les changements que nous attendons. Nous vous tiendrons évidemment informés des réponses que nous obtiendrons à nos demandes.

Pour autant, il est primordial de se préserver au quotidien et de cesser de se fixer des objectifs irréalisables : l’inclusion sans moyens pédagogiques suffisants et adaptés est hélas ingérable ; achever la totalité des nouveaux programmes mis en place par la dernière réforme sans laisser la plupart des lycéens sur le quai s’avère utopique. Les professeurs doivent se résoudre à abandonner des points du programme, sans culpabiliser, pour leur bien-être et pour celui de leurs élèves. Ainsi, lors de la dernière journée de réflexion disciplinaire au mois de mai 2019, des pistes ont été présentées pour alléger, en misant sur une meilleure efficacité, les programmes de Première ainsi qu’une approche possible des programmes de LCA. Nous proposons également une réflexion sur l’articulation collège-lycée.

Que les professeurs fassent confiance à leur propre jugement : nous sommes des experts dans notre discipline et pouvons, forts de nos savoirs et de notre expérience, concilier ambition et raison.
Dans ce contexte, la réforme des retraites annoncée par le gouvernement est une provocation de plus, à laquelle nous saurons répondre en étant massivement en grève dès le 5 décembre.


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