Les actions locales se muliplient : audiences aux rectorats sur les DHG, grèves, rassemblements…
« Le bac, je l’aime, je le défends ». Le mercredi 14 février, alors qu’à quelques kilomètres de là, Jean-Michel Blanquer présentait sa réforme du bac et du lycée, les sections SNES-FSU de Paris, Créteil et Versailles donnaient le ton de la réponse syndicale à venir. Les mesures annoncées étant dans la droite ligne du rapport Mathiot (lycée modulaire, contrôle continu), l’occasion était toute trouvée pour déclarer sa flamme au baccalauréat en ce jour de grand raout ministériel et… de Saint-Valentin. Les personnels ont bravé le froid polaire, bien déterminés à dire leur attachement à un lycée et un baccalauréat ambitieux. Derrière les pancartes et autres affiches sans équivoque (« rapport Mathiot, ne pas avaliser », « lycée Blanquer = lycée modulaire = lycée inégalitaire, réforme le bac oui, le morceler, non »), les paroles recueillies sont unanimes pour dénoncer les dangers de cette réforme, pour nos élèves et nos métiers. Isabelle, professeur de mathématiques dans un lycée du 91, témoigne : « des élèves pourront arrêter les mathématiques à 15 ans, quelle formation veut-on donner à nos jeunes ? Et tout cela deux jours après le rapport Villani… ! Nous allons passer l’année à faire des partiels, des contrôles, quand aura t-on le temps de vraiment s’occuper de nos élèves ? Cette course à l’évaluation permanente va être infernale. Et au final, ce sont les élèves qui connaissent le mieux le système éducatif qui sauront quel parcours choisir dès la Première, alors même que ce parcours sera déterminant pour ParcourSup. Encore une fois, les élèves les plus défavorisés sont les grands perdants ».
Après plusieurs semaines d’heures d’information syndicale dans les lycées, après la grève du 6 février, ce rendez-vous très symbolique en ce jour d’annonces ministérielles a aussi permis de prendre date pour la suite de la mobilisation, au retour des vacances de février.
Sophie Vénétitay