Une décision sans préavis

La ruée vers la plateforme Adage a conduit à sa saturation. En quelques heures, de multiples projets ont été suspendus : visites de musées, ateliers artistiques, rencontres avec des écrivains, des réalisateurs, des artistes, spectacles… La liste est longue et de nombreux témoignages de collègues ont afflué. En pleine année scolaire, cette décision est d’autant plus inacceptable. C’est un mépris envers les élèves, envers le travail des professeur·es, et un nouveau coup dur porté au monde culturel déjà bien fragilisé : budget de la Culture en baisse tout comme celui des collectivités territoriales, , premières financeuses de la Culture.

Suspension du Pass Culture : une réaction syndicale immédiate

Le SNES-FSU est intervenu auprès du ministère le 30 janvier pour dénoncer cette situation et exiger les moyens nécessaires à la concrétisation des projets engagés par les collègues. Une interpellation intersyndicale a été envoyée à la ministre le 4 février pour le maintien du budget alloué à cette part collective du Pass Culture. Depuis, la plateforme a été remise en service et certains projets « pré-réservés » ont pu être validés.

L’Etat doit assumer ses responsabilités

Les coupes dans les dotations et les subventions aux établissements scolaires ont conduit nombre d’équipes à utiliser ce dispositif, faute de mieux, pour enrichir les pratiques artistiques et culturelles des élèves, en lien avec les enseignements. Mais des défauts subsistent, comme le coût des déplacements à la charge des établissements, générant des inégalités territoriales criantes. Et il est parfois impossible dans certaines académies de faire référencer sur Adage certains artistes ou intervenant·es, pourtant reconnu·es localement.

La culture n’est décidément pas une priorité présidentielle. Des politiques publiques et un budget à la hauteur des enjeux sont indispensables. Le SNES-FSU demande la réouverture immédiate des crédits affectés à la part collective du Pass Culture et demande plus largement que l’État assume tous les besoins éducatifs de l’École publique.

La part individuelle retouchée

Depuis le 1er mars, les conditions d’attribution du Pass Culture individuel pour les jeunes de 15 à 18 ans évoluent. Il est supprimé pour les 15-16 ans. Il passe à 50 € au lieu de 30 pour les jeunes de 17 ans, et à 150 € au lieu de 300, pour les jeunes de 18 ans. 200 € peuvent être attribués sur critères sociaux, ou pour les jeunes en situation de handicap.

Epinglé par la Cour des comptes, ce pass individuel – voulu par Emmanuel Macron- fait l’objet de multiples critiques, notamment pour son manque d’accompagnement. Renvoyant vers une application consumériste, il peine à amener les jeunes vers des pratiques culturelles éloignées des leurs, et seulement 68 % des jeunes des classes populaires l’ont activé depuis sa mise en place.

C’est bien la part collective du Pass Culture qui permet à l’heure actuelle de démocratiser l’accès aux pratiques artistiques et culturelles, en lien avec les enseignements.


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