L’épreuve de tronc commun :
La nouvelle épreuve universelle de philosophie (pour les séries générales) sera un écrit de 4h au mois de juin. Jusque là, rien ne change côté contenant… reste cependant à connaître le contenu (type d’épreuves et nouveaux programmes, mais ne nous attendons pas à une révolution, histoire de ne pas fâcher davantage la profession).
Le coefficient de cette épreuve sera de 8 sur les 100 coefficients, dont 60 en épreuves terminales (les 2 x 16 de spécialités, ainsi que les 10 du grand oral). On ne pouvait pas espérer plus faible coefficient pour la philo, le poids actuel de l’épreuve de philosophie se situant en effet autour des 8% (en S), des 11% (en ES), pour culminer autour des 18% en L.
Curiosité de ces projets de texte, l’épreuve de philosophie en séries technologiques (un écrit de 4h également) serait évaluée au même tarif… soit 8%, contre environ 5% dans le jeu des coefficients actuels. Ce % unique n’aurait de sens qu’à la condition express de repenser – au moins en partie – les épreuves actuelles, pour lesquelles les candidats n’ont ni le temps de se préparer durant l’année de terminale, ni l’habitude de s’y exercer en amont. L’expérimentation de la nouvelle épreuve du bac hôtellerie reste donc à surveiller de près, alors qu’elle sera testée in situ, lors de la cession 2018.
40% de contrôle continu :
La philosophie ne sera pas concernée par les 3 épreuves ponctuelles (deux en 1ere et une en terminale) comptant pour 30% du nouveau baccalauréat (sauf cas rare où un élève choisirait la spé philo-lettres en 1ere sans la conserver en terminale…voir schéma -> poids = la moitié de 5% ???)
Par contre, les 10% restants, seront affectés à la moyenne du cycle première-terminale (toutes matières confondues), intégrant donc en toute logique, bien qu’à dose homéopathique, la moyenne annuelle de philosophie.
La nouvelle épreuve de spécialité (16%) :
La spécialité “humanités, littérature et philosophie” (cf. fiches Blanquer) sera proposée dès la classe de première sur un volume de 4h (hebdomadaires), et passera à 6h en terminale, pour nous consoler de la disparition de la L…
A première vue, on pourrait imaginer que la philosophie s’enseignera désormais sur 2 années selon un partage équitable avec un enseignement de littérature. Mais ne nous réjouissons pas trop tôt vite. Cette spécialité présente un gros défaut… elle n’est pas budgétée, ou presque. Si l’on a à l’esprit la proportion actuelle entre les L, ES et S, on obtient grosso modo : 1 TL, pour 2 TES et 3 TS. Pour financer l’horaire manquant en S (actuellement à 3h), il faut redéployer l’horaire récupéré en L. Pas besoin d’être un expert de la calculette pour comprendre qu’à ce compte, il faudra dépecer 5 TL pour récupérer de quoi alimenter une spé philo-lettres sur les niveaux de première (2h) et de terminale (3h). Bref, le MEN semble parier sur une réduction des 4/5e des élèves actuellement en L, susceptibles demain de suivre cette spécialité. Décidément, trop, ce serait indécent…
Ajoutons que les humanités (langues anciennes, histoire de l’antiquité, histoire des arts ?) auront également leur mot à dire. Sans compter que les élèves devront renoncer à une de leurs trois spécialités à l’entrée de la terminale (belle concurrence en perspective…). Bref, rien n’autorise à compter sur un enseignement de philosophie supplémentaire de 2 + 3h en 2 ans !
Enfin, il faudra suivre de près le nouveau programme et la nouvelle épreuve de cette option, qui rassemblera sur un écrit de 4h, plusieurs disciplines, dont la philosophie… vaste chantier qui ne manquera pas d’intérêt à plus d’un titre !
Vers des assises nationales de l’enseignement de la philosophie à la mi-juin (précisions à venir sur ce site) !!!
La rédaction de cet article a été menée dans l’urgence. Son auteur s’autorise donc à apporter d’éventuelles corrections, a posteriori (et à tête reposée…).