La création de référents dans le second degré qui dotés d’une formation de quelques jours, s’aventurent sur les terrains complexes du harcèlement, de la santé mentale, de l’orientation, de la grande difficulté scolaire et du handicap, en lieu et place des PsyEN, est déjà le signe d’une ignorance délibérée de notre place dans l’École.

Dans un même temps, plusieurs rapports sont sortis et dessinent clairement des évolutions dont les PsyEN de la FSU ne veulent pas.

Au sein de l’Éducation nationale,

  • Le rapport de l’IGESR sur les PsyEN EDO trace une redéfinition des missions et des modalités de travail : limitation de notre intervention auprès des seuls élèves en grande difficulté, après filtrage et orientation par les référents ou par un « conseiller d’orientation » nouvelle formule non psychologue formé en quelques jours ; calcul des secteurs sur cette base (élèves en grande difficulté et à besoins éducatifs particuliers) et extension des interventions des PsyEN vers d’autres secteurs et d’autres missions, notamment en rapport avec les réseaux santé (MDA, CMPP). Les PsyEN EDO pourraient être nommé·es dans les EPLE.
  • La fiche DGESCO relative au recrutement d’un “Conseiller technique ministériel” PsyEN va dans le sens de la création d’un service de santé scolaire au sein du MENJ. Cela correspondrait au modelage de la chaine hiérarchique des PsyEN sur celles des médecins, AS et infirmier·res, et se traduirait par de nouvelles prescriptions sur la « santé mentale » qui s’ajouteraient à celles déjà existantes.
  • Le dernier rapport de la Cour des comptes renouvelle une nouvelle fois sa demande du transfert des PsyEN dans le bloc budgétaire des médecins, AS et infirmier·res, en mettant en avant une conception actuelle « trop réductrice de leur travail, limité aux heures de présence des élèves. » Rappelons que les infirmier·res ont un service effectif de 39h et les AS de 38h. Cela ouvrirait délibérément la voie à une opération d’harmonisation du temps de travail des PsyEN avec celle des personnels médico-sociaux!

En dehors de l’Éducation nationale

  • La pénurie de médecins et de psychiatres montre que le recours aux psychologues est inévitable. Mais pour certaines organisations de médecins, ceci n’est possible que si les psychologues sont recadré·es et formé·es pour correspondre à une vision très médico-centrée du développement psychologique.
  • La tenue des Assises de la psychiatrie et de la pédiatrie a débouché sur une série de rapports. Plusieurs d’entre eux préconisent des transformations du métier de PsyEN, de leur formation et de leurs pratiques, mais sans avoir jamais pris la peine de rencontrer leurs organisations professionnelles ou syndicales représentatives. Le rapport sur la pédiatrie et la santé de l’enfant conseille de créer un service de santé scolaire, englobant les PsyEN, placé·es sous l’autorité du médecin scolaire, de recentrer leurs missions sur la santé mentale (entendez« former aux TND ») pour contribuer au repérage et à l’orientation vers les plateformes de coordination et d’orientation (PCO)
  • Par ailleurs, le projet de loi porté par Françoise Gatel (UC) va dans le sens d’un transfert des PsyEN, des médecins, des AS et des infirmier·res aux départements volontaires. Déjà adopté au Sénat le 20 mars 24, il doit être discuté à l’Assemblée nationale en juin. Ainsi, les départements espèrent-ils récupérer les PsyEN pour assurer les bilans obligatoires que leurs structures ne sont plus en mesure d’assurer, faute de psychologues.

Un ordre, c’est une obligation d’adhésion financière, des personnes censées parler au nom de toute la profession, sans garantie de la diversité des champs d’exercice, ni de la pluralité des approches psychologiques, des sanctions et y compris des interdictions d’exercice par décision du conseil de l’ordre avec une imposition de « bonnes pratiques ».

C’est notre métier, notre attachement à nos missions au sein de l’ÉN pour la réussite et l’émancipation de tous, notre déontologie rassemblée dans un code, porté collégialement pas de nombreuses organisations de psychologues (CERéDéPsy) qui seraient durement frappés, ainsi que nos conditions de travail.

Ce qu’il nous faut ce sont des postes et une augmentation de salaire pour tous !


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