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La question de la sécurité dans et aux abords des établissements scolaires a été à l’origine du mouvement social actuel, et particulièrement l’attaque du lycée de Kahani par des bandes de jeunes. Le mouvement de contestation et de grève générale initié depuis le 20 février s’est actuellement intensifié, les barrages érigés par les manifestants rendant impossible les déplacements à de nombreux endroits sur l’île.

La situation est telle que le SNES-FSU de Mayotte a recommandé aux collègues à ne pas prendre de risques inutiles en s’aventurant sur des routes barrées sans garantie de retour chez eux et en raison du risque d’apparition de barrages sauvages non contrôlés par le mouvement social.

La rentrée du 12 mars s’est donc effectuée dans des conditions très dégradées, les transports scolaires ne pouvant assurer leurs rotations et les parents d’élèves suivant la consigne lancée par le collectif et l’intersyndicale de ne pas envoyer leurs enfants dans les établissements scolaires du premier comme du second degré. La réunion du 13 mars dernier entre la ministre des Outre-Mer, l’intersyndicale et les collectifs citoyens s’est terminée par quelques déclarations et promesses sécuritaires qui n’apportent aucune solution aux revendications portées par la FSU et le SNES Mayotte et qui répondent insuffisamment aux demandes légitimes de sécurisation du département portées par les manifestants.

Même s’il est indispensable de mener des actions de police contre la délinquance et donc de renforcer les effectifs avec le matériel adapté, il parait évident que ni le financement national d’associations de lutte contre l’immigration clandestine, ni la suspension d’un mois des titres de séjours ne va résoudre le problème de l’insécurité à Mayotte. Rien n’est plus surprenant que d’ignorer le rôle de l’Éducation dans la lutte contre l’insécurité. Le nombre sous-évalué de 6000 mineurs isolés et déscolarisés est aussi le résultat d’une politique éducative délaissée depuis de trop nombreuses années sur le territoire. L’attractivité (hausse de l’indexation, indemnités, conditions d’exercice…), revendiquée par le SNES-Mayotte depuis de longues années pour renforcer l’encadrement en titulaires dans des services publics (éducation et santé notamment) en souffrance doit faire partie des négociations.

Dans de telles conditions d’insécurité et en raison de la poursuite d’un mouvement qui ne se satisfait pas de promesses verbales, le congrès du SNES-FSU de Mayotte ne pourra pas se réunir lundi 19 et mardi 20 mars.


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