Fonction publique, services publics, retraite, éducation, le gouvernement prépare des régressions majeures.
Les commentaires vont bon train sur la première année du quinquennat d’Emmanuel Macron. Tandis que d’aucuns se complaisent à célébrer la phraséologie convenue sur le changement et les « premiers de cordée », d’autres s’alarment légitimement des conséquences des mesures prises pour les classes moyennes et populaires. La détermination des cheminots et le soutien croissant dont bénéficie leur mouvement montrent que le refus du gouvernement au dialogue social confine à la brutalité. L’opposition au démantèlement de l’État social grandit dans l’opinion. Ce gouvernement apparaît de plus en plus comme le plus libéral qu’ait connu la France depuis très longtemps. Il multiplie les messages destinés à convaincre les « décideurs mondiaux » que la France est prête à déréglementer, flexibiliser, déréguler dans tous les domaines – social, fiscal, environnemental – comme la suppression récente de la taxe imposée aux entreprises mondiales qui quittent le territoire national.
À deux vitesses
La vision du système éducatif et de l’Université est de ce point de vue assez emblématique tant pour les personnels que les jeunes. Les enseignants sont sommés de se plier à des directives piétinant leur liberté pédagogique. La réforme du lycée, outre qu’elle accroît les inégalités, autorise des pertes d’horaires d’enseignement et apporte ainsi la contribution de l’Éducation nationale aux suppressions de 120 000 emplois de fonctionnaires. Les CIO sont menacés de fermeture, les collèges exsangues, l’effort pour l’éducation prioritaire ignoré. À la sélection à l’Université répond le discours volontariste sur l’apprentissage, destin assigné aux jeunes des catégories populaires au détriment de l’enseignement professionnel public. L’employabilité, la compétitivité, maîtres-mots de la macronie, règnent sans partage partout. Évidemment cette orientation libérale s’accommode mal des principes de solidarité et d’égalité qui fondent la Fonction publique. C’est pourquoi, après une « consultation » parodique des personnels et usagers, les prochains mois doivent fournir l’occasion au gouvernement d’en saper les fondements. Développement de la contractualisation et de la précarité contre le statut, individualisation de la rémunération mettant à mal le principe même de carrière, réduction du rôle des instances paritaires et du contrôle qu’elles exercent sur les droits des fonctionnaires, le menu est copieux !
En marche arrière toute
Et les projets de réforme ne s’arrêteront pas là, puisqu’en 2019 est prévue une réforme des retraites marquée par la logique de l’individualisation et la fin de la solidarité, débouchant, sous couvert de « simplification et justice », sur des pensions dont le montant serait soumis aux aléas de la conjoncture économique… Tout cela n’a rien d’une fatalité. Les mécontentements s’accumulent et le gouvernement a déjà été obligé à quelques concessions devant les actions déterminées des retraités. Si le 22 mai, à l’appel de toutes les fédérations de fonctionnaires, nous sommes très nombreux dans la grève et les manifestations, forts de l’attachement de la population aux services publics, nous ferons entendre nos revendications pour le second degré, pour nos salaires, pour nos conditions de travail.
Matériel
Matériel
Affiche 22 mai format A2 |
Affiche format A2 (format écran ici) |
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