
Sophie Djigo, professeure de philosophie dans l’académie de Lille a été menacée à plusieurs reprises par l’extrême droite. Alors qu’elle préparait, dans le cadre d’un projet interdisciplinaire sur le thème de l’exil et des frontières, une sortie pédagogique à Calais et des ateliers permettant aux étudiants de rencontrer des bénévoles au contact quotidien des migrants, notre collègue a été livrée à la vindicte sur les réseaux sociaux. Elle a ainsi dû subir les mensonges habituels et les outrances xénophobes de la « fachosphère » (Parents Vigilants, élus du RN et de Reconquête! etc) et des réseaux « identitaires », bien conformes à la vision réactionnaire et antirépublicaine de l’École portée par l’extrême-droite, pour laquelle la liberté pédagogique au service de l’émancipation de la jeunesse est un principe insupportable. Sophie Djigo a aussi fait l’objet de menaces personnelles qui font suite à la publication d’informations permettant de l’identifier.
Puis en octobre 2023, dans le contexte de l’attentat terroriste islamiste qui a coûté la vie à Dominique Bernard, notre collègue a de nouveau été la cible de l’extrême droite sur les réseaux sociaux. Elle a ainsi été prise à partie, jetée en pâture sur Internet par l’extrême droite et menacée. Des agissements dont on sait désormais qu’ils peuvent conduire à encourager les comportements les plus dangereux pour la vie des personnels.
La section académique du SNES Lille, en lien avec la section nationale, a soutenu et accompagné Sophie Djigo depuis les premières menaces. Notre collègue a porté l’affaire en justice. L’enquête a permis la mise en examen de plusieurs auteurs des messages qui l’accusaient notamment « d’endoctrinement » ou de « lavage de cerveau », sous le chef d’accusation de « diffamation » ou « complicité de diffamation d’un fonctionnaire. Le SNES-FSU a décidé de se porter partie civile, sans évidemment demander des dommages et intérêts. Se porter partie civile, pour le SNES, c’est porter la voix de la profession et agir pour faire reconnaître le préjudice collectif porté à la profession. De plus, les termes employés contre notre collègue ainsi que leur diffusion très large vise, au-delà de la victime directe, à stigmatiser ou à faire pression sur l’ensemble de la profession et leurs pratiques ou de limiter la liberté pédagogique.
Le SNES-FSU réaffirme son soutien plein et entier à Sophie Djigo. Nous sommes plus que jamais déterminés à faire front contre tous les extrémistes réactionnaires dont l’extrême-droite, vecteurs de haine et de peur, et à défendre une École émancipatrice, ouverte et universaliste .