
Entre désinstitutionalisation, déprofessionnalisation et externalisation, quelles ressources et quelles marges de manœuvres pour les psychologues ?
On assiste depuis quelques années à la reprise des idées émancipatrices des années 70 pour justifier de nouvelles avancées du néolibéralisme, notamment par le biais de la désinstitutionalisation. Sous couvert d’inclusion, de non-discrimination des personnes souffrant de troubles psychiques, on assiste à une confusion organisée des lieux, des missions institutionnelles et des rôles des professionnels.
Que ce soit dans le champ de la santé mentale ou du handicap, du travail ou de l’éducation, l’affichage d’objectifs vertueux se traduit dans les faits par des attaques contre la qualification des professionnels, leurs statuts, leurs missions et par une privatisation plus ou moins rampante. La pluridisciplinarité est remise en cause au profit de l’expertise et de l’illusion qu’il est possible de faire « pluri à soi tout seul »[1].
Certes, les institutions peuvent être excluantes et maltraitantes, mais les psychologues savent aussi qu’au-delà de l’institué, des normes et des règles, l’institution est un cadre symbolique dont la fonction contenante limite les pouvoirs et les « agir ». Sa fonction instituante donne sens à ce qui nous est commun en lien avec des valeurs et des enjeux symboliques. Quels peuvent être les effets sur le psychisme de cette destruction méthodique des institutions ?
Le métier de psychologue est particulièrement impacté par cette offensive, qui vise à imposer une seule conception du psychisme et du développement soumise à une vision scientiste qui prétend définir les pratiques et les formations des psychologues.
La pression à faire acquérir par tous les enfants d’ici 2037 des compétences psychosociales censées garantir des comportements « adaptés » et une « bonne santé mentale », en dit long sur les ambitions émancipatrices de la jeunesse, portées par l’idéologie néolibérale !
Ces évolutions sont préoccupantes et délétères pour les institutions publiques comme pour les usagers.
Les débats avec les enseignants-chercheurs et entre psychologues de nos différents champs d’exercice permettront de prendre la mesure de ces procédés mais aussi de trouver des ressources pour résister collectivement afin de préserver les publics dans leurs singularités, leurs capacités de développement et renforcer nos possibilités de réflexions et d’actions collectives.
Ci-dessous le pré-programme de ces journées d’études:
Inscription obligatoire
Participation gratuite dans la limite des places disponibles (priorité aux syndiqué·es)
Pour les PsyEN EDO
- Syndiqué·es (présentiel ou en visio) sur le site du SNES-FSU: https://adherent.snes.edu/Login/index.php
> Mes stages SNES-FSU > Colloques et journées de réflexion disciplinaire proposés par le SNES-FSU national
- Non syndiqué·es (uniquement en visio) envoyez un mail à formation.syndicale@snes.edu et une copie à cio@snes.edu
Pour les autres psychologues
- prenez contact avec vos syndicats respectifs
Demande d’autorisation d’absence: dépôt avant le 26 mai 2025
[1] Valérie GASNE, communication orale lors de la journée réseau-praticiens, Université Jean Jaurès Toulouse, 06 décembre 2024