8 mars retraites

Pour le droit des femmes salariées à une retraite digne

Malgré une participation accrue des femmes au marché du travail et une réduction des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, les pensions féminines restent largement inférieures aux pensions masculines : l’écart est en moyenne de 38% en 2025.

Près de 40% des femmes ne touchent pas une retraite à taux plein.  Une femme sur 5 attend 67 ans, l’âge d’annulation de la décote (un homme sur 12). Fin 2020, 49 % des femmes résidant en France (15 % des hommes) percevaient une pension de droit direct (y compris une éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) inférieure ou égale à 1 000 euros bruts (909 € nets) par mois (DREES 2022).

Les retraites, reflet des inégalités au travail

Les écarts de pension sont la conséquence des différences de carrières, de rémunérations et de rôles sociaux entre les femmes et les hommes avant le passage à la retraite.

Nombre de femmes ont cessé leur activité professionnelle ou réduit leur temps de travail pour élever des enfants. Mais pas seulement. Ce sont aussi des aidantes. Souvent s’occuper d’un proche en situation de perte d’autonomie ou de handicap a débuté durant la vie active. Cette prise en charge leur impose des contraintes lourdes organisationnelles et émotionnelles. Les femmes subissent des temps partiels souvent imposés : 81% des temps partiels sont pris par des femmes.

Parmi les retraité∙es né∙es en 1950, près du tiers n’était plus en emploi au moment de partir à la retraite dont 62% de femmes. Les discriminations dans la vie professionnelle sont plurielles.

Les métiers à dominante féminine (du lien et du soin, du nettoyage, du commerce …) sont dévalorisés, sous-payés, aux conditions de travail difficiles et invalidantes. Bas salaires et carrières hachées entraînent des petites retraites.

Les pensions des femmes sont inférieures à celles des hommes de 800 euros en moyenne.Pour nos retraites, le #8Mars, faisons la #grèveféministe !

FSU – Fédération syndicale unitaire (@fsu-nationale.bsky.social) 2025-03-01T15:14:15.887Z

Des dispositifs de solidarité indispensables

Différents dispositifs de solidarité conjugaux et familiaux, susceptibles de corriger partiellement les inégalités de pensions entre les femmes et les hommes, existent. Les libéraux les remettent en question sous couvert des mutations économiques, sociales et sociétales en cours (cf étude commandée au COR en février 2024 par Elisabeth Borne, 1er ministre).

Dans la Fonction publique, les droits familiaux ont régressé avec la suppression de la bonification d’un an par enfant (« remplacée » par une durée de 6 mois pour la seule durée d’assurance) pour les enfants nés après 2004. Les effets de ce recul inacceptable sont à venir. La pension de réversion reste nécessaire. Elle permet, lorsqu’un·e retraité∙e ou un∙e cotisant∙e décède, à son ou sa conjoint∙e survivant∙e de bénéficier d’une partie de ses droits à pension : en 2020, on comptait 4,4 millions de bénéficiaires de ce dispositif, dont 88 % de femmes. Pour 914 000 d’entre elles et eux, c’est l’unique pension.  Il s’agit donc d’améliorer les droits existants pour toutes et tous en supprimant les conditions de ressources et de durée de mariage et en les élargissant aux couples pacsés ou en concubinage reconnu.

Pour la FSU, pour réduire les inégalités entre hommes et femmes à la retraite, il faut d'urgence rétablir les bonifications pour enfants !Plus d'informations sur notre site 🔽fsu.fr/inegalites-e…#8mars

FSU – Fédération syndicale unitaire (@fsu-nationale.bsky.social) 2025-02-25T17:17:23.666Z

Mais la solution est de renforcer les droits directs des femmes à une pension décente. Ce qui implique de :

  • mettre fin à l’allongement continu de la durée de cotisation, de plus en plus inaccessible dans nos métiers de l’éducation, particulièrement pour les femmes ;
  • de supprimer la décote, qui est une double pénalisation de la pension.

Des femmes retraitées maltraitées et invisibilisées

Par ailleurs, les femmes retraitées âgées sont souvent isolées et renoncent à se soigner en raison de restes à charge trop lourds et de mutuelles trop coûteuses.

10 % de femmes de 60 ans et plus, sont concernés par les maltraitances dans le foyer conjugal et certaines le sont aussi en établissements. De plus, 12 % des victimes de féminicides ont plus de 70 ans. Ces actes de violence contre les femmes âgées sont largement invisibilisés dans la société (rapport du HCFEA juillet 2024). Ils exigent une mobilisation particulière d’information et d’accompagnement.

Les propositions du SNES et de la FSU sont :

  • Lutter effectivement contre les discriminations professionnelles.
  • Assurer l’égalité salariale et de carrière.
  • Favoriser l’accès des femmes à tous les emplois et la mixité des métiers
  • Développer des politiques publiques de mode d’accueil de la petite enfance et des services publics accessibles à toutes et tous.
  • Assurer aux femmes une augmentation de leurs droits directs à pension pour garantir leurs moyens d’existence et leur indépendance.
  • Augmenter les moyens de lutte contre les VSS avec une prise en compte spécifique des violences faites aux femmes âgées.

Actives et retraitées, faisons ensemble du 8 mars une journée de mobilisation massive pour l’égalité et les droits des femmes.

Le 8 mars, manifestons pour les droits des femmes

Le SNES-FSU appelle à la grève féministe le samedi 8 mars à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Tracts, communiqués, visuels, carte des évènements : tous les outils pour préparer et réussir cette journée dans notre article.


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