Un affrontement politique et idéologique qui s’est joué jusque dans les derniers instants, avec une pression constante pour garantir l’inclusion de notions essentielles, malgré des tentatives de reculs sous couvert d’arbitrages ministériels.

Après un travail de fond des mois durant, un CSE décisif

Dès le début des travaux du CSE, la FSU a multiplié les interventions pour préserver la richesse du programme. Le dépôt massif d’amendements – plus de 150 en tout, dont 50 portés par la FSU – a permis d’ouvrir le débat sur des points cruciaux. La reconnaissance explicite des orientations sexuelles et des discriminations liées à l’identité de genre s’est avérée être un point de crispation majeur.

Dans un souci d’écoute permanente, la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement Scolaire) résistait pourtant sur ces points, avançant la nécessité d’un arbitrage politique. L’influence des conservateurs pesait-elle encore sur la formulation du texte, au point d’invisibiliser certains termes comme « hétérosexualité », « homosexualité » ou encore « identité de genre » ? Face à cette impasse, les syndicats ont redoublé de fermeté, usant d’arguments éducatifs et scientifiques pour démontrer que leur suppression poserait des problèmes concrets sur le terrain, notamment pour les personnels chargés d’aborder ces sujets avec les élèves.

Des négociations jusqu’à la dernière minute

Le 30 janvier 2025, après des heures de débats intenses et une pression constante, des avancées ont été obtenues. Les discussions ininterrompues avec la DGESCO, l’attente des arbitrages de la ministre et l’insistance des syndicats ont fini par porter leurs fruits. À la dernière minute, juste avant le vote du texte, des ajustements décisifs ont été intégrés :

  • Réintégration des termes « hétérosexualité » et « homosexualité » dans le préambule du programme.
  • Mention explicite des violences sexistes et sexuelles, élément fondamental pour une prévention efficace.
  • Maintien de l’identité de genre dans le programme du collège, évitant ainsi un recul majeur sur cette question.
  • Garantie que tous les objectifs du programme soient abordés, sans possibilité de contournement sous pression de certaines sensibilités locales.

En tout, 29 amendements portés par la FSU ont été repris, totalement ou partiellement, preuve d’un travail acharné et structuré.

🔴Le programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, amendé par la FSU, a été adopté au CSE : une victoire pour l’École, les élèves et les personnels ! Tout doit désormais être mis en œuvre pour qu'il s'applique et que les personnels soient protégés.www.snes.edu/article/comm…

SNES-FSU (@snesfsu.bsky.social) 2025-01-30T19:43:19.873Z

Un CSE exceptionnel, 10h de débats sur 2 jours, 150 amendements et un vote unanime pour le programme #EVARS, détails de la séance ci-dessous. La publication au BO relève maintenant de la responsabilité de la ministre, le @snesfsu.bsky.social vigilant jusqu'au bout. www.snes.edu/article/evar…

Gwénaël Le Paih (@lepaihgwen.bsky.social) 2025-02-01T07:51:25.670Z

Une victoire sous surveillance

Ce vote unanime en faveur du programme amendé est une victoire, mais la vigilance reste de mise. L’enjeu n’est pas seulement d’adopter un texte, mais de garantir sa mise en œuvre effective. La FSU insiste sur la nécessité d’une formation solide des personnels et d’un accompagnement clair, tant pour assurer la bonne transmission du programme que pour protéger les personnels des attaques réactionnaires qui se multiplient. La ministre dit vouloir publier le programme au plus vite : la FSU la presse d’agir dans ce sens dans l’intérêt des élèves sans plus attendre.

L’histoire de ce combat montre que les corps intermédiaires ont su faire face aux pressions politiques et idéologiques, en défendant une éducation inclusive et émancipatrice. La publication et l’application du programme seront les prochaines batailles à mener, car comme l’a maintes fois rappelé la FSU : éduquer et former les jeunes est un levier essentiel pour que les violences qui leur sont infligées soient évitées.


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