CSE du 16 janvier 2025 – Déclaration du SNES-FSU

Madame la Directrice, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

Le SNES-FSU a tout d’abord une pensée pour notre collègue Cécile Kohler retenue en Iran et pour l’ensemble de la population de Mayotte. La déclaration de la FSU y reviendra plus longuement dans un instant.

Ce CSE se tient deux jours après le discours de politique générale du Premier ministre. Le CSAMen connaîtra demain le solde des créations et suppressions de postes avec la répartition des emplois entre académies. Nous attendons ces données pour confirmer, ou pas, les annonces de la ministre sur l’annulation des 4 000 suppressions de postes.

Il faudra attendre en revanche les textes préparatoires du CSE des 29 et 30 janvier prochain pour apprécier la suite que compte donner le ministère à l’annulation par le Conseil d’État de l’arrêté du 15 mars 2024 créant les groupes de niveau au collège. Nous ne saurions accepter que les textes préparés sous la ministre Genetet soient l’objet d’un examen lors de ce CSE. Rappelons que la CSL du 6 décembre au cours de laquelle ces textes devaient être instruits, a été boycottée par les représentant·es des personnels et des parents d’élèves, pour contester ce passage en force.

Le SNES-FSU a d’ailleurs bien écouté le Premier ministre mardi et lorsqu’il affirme «C’est le plus grand de nos échecs… Vouloir sélectionner précocement sans qu’aient mûri l’esprit et les attentes je pense que c’est une erreur.. Dans notre système il faut que puissent être acceptées les réorientations. Parcoursup est une question », nous y lisons la condamnation de toute sélection des élèves, au collège comme au lycée et dans l’accès au supérieur. C’est pourquoi nous renouvelons, avec force, notre demande : abandonnez toutes les mesures du « Choc des savoirs ». Toute présentation de nouveaux textes rétablissant les groupes de niveau lors du CSE fin janvier serait une provocation pour l’Intersyndicale et la FCPE.

La rentrée doit se préparer sans groupe de niveau et avec le retour du groupe classe sur la totalité de l’horaire. Il faut en finir au plus vite avec les barrettages, les brassages d’élèves et les progressions communes imposées et redonner au groupe classe sa pertinence. Le SNES-FSU demande que des moyens soient réaffectés pour diminuer les effectifs par classe, pour rétablir les dédoublements, les options supprimées, l’heure de technologie en Sixième.

La prorogation de la « phase de préfiguration » de la classe prépa-seconde à la prochaine rentrée est prévue sans nouveau texte passé en CSE à ce jour. Le ministère s’entête mais est incapable d’établir un bilan du dispositif. Le SNES-FSU demande l’abandon de ces classes de relégation.

Le SNES-FSU répète en toute occasion sa demande d’un bilan du lycée et du bac Blanquer après 5 années de changements incessants.

En séries technologiques plus particulièrement, il y a urgence à repenser les épreuves de l’EAF et à réhabiliter le projet technologique dans toutes les séries pour les épreuves terminales, sans avoir besoin de créer une nouvelle épreuve pratique aux conséquences impensées.

Le SNES-FSU demande que les concertations promises sur un allègement, sans biais idéologique, du programme de spécialité en SES soient programmées. Il demande, plus largement, l’ouverture de concertations sur la totalité des programmes de spécialités et de tronc commun.

La publication du programme EVARS est repoussée au CSE des 29 et 30 janvier. Le SNES-FSU est impatient de voir ce programme enfin adopté mais reste vigilant pour qu’aucune inflexion ne soit portée par la ministre, sous les pressions les plus réactionnaires.

Nous alertons sur les documents d’accompagnements en cours de rédaction. Ces documents complémentaires ne sauraient donner l’opportunité d’interpréter localement les programmes pour en réduire leur portée auprès des élèves. Le SNES-FSU demande donc la poursuite des consultations sur ces ressources pédagogiques avant leur publication. Il revendique aussi que le plan national de formation (PNF) priorise dans ses axes pour la rentrée 25, la formation des personnels à ce nouveau programme d’éducation à la sexualité.

L’anniversaire de la loi de 2005 sur l’inclusion des personnes en situation de handicap sera l’occasion pour le gouvernement d’expression d’autosatisfaction en particulier sur l’inclusion scolaire grâce à l’affichage d’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap et de la création de plus de 100 000 AESH.

Le SNES-FSU dénonce régulièrement le manque de moyens dans les établissements, le manque de formation des AESH et de tous les personnels d’enseignement et d’éducation pour faire face à l’arrivée des élèves en situation de handicap dans des classes à effectif élevé. Le SNES-FSU propose que le MEN à l’occasion de cet anniversaire, décide la création d’un corps de catégorie B pour les AESH.

Par ailleurs, les élèves en attente d’une place en IME sont nombreux. Début 2023, on estimait qu’au moins 11 000 élèves en situation de handicap attendaient une place en institut médico-éducatif. Dans ce contexte, s’inscrit l’annonce du déploiement de 100 projets pilotes permettant l’intégration physique d’instituts médico-éducatifs au sein des murs de l’école d’ici la fin du quinquennat. Le SNES-FSU demande que ces annonces ne soient pas des manœuvres d’économie et de suppression d’emplois camouflées en politique d’inclusion scolaire.

Ce jeudi 16 janvier, les AESH en grève rappelleront l’ensemble de ces revendications.

Un voeu intersyndical sur la rentrée à Mayotte a été adoptée à l’unanimité (moins une voix)

Vœu intersyndical présenté par la FSU, l’UNSA, la CGT, le SNALC,
la FCPE, la CFE-CGC, et la CFDT.
Le Conseil supérieur de l’éducation exprime sa solidarité et son soutien à la communauté
éducative de Mayotte ainsi qu’à l’ensemble de la population mahoraise touchée par deux
immenses catastrophes en très peu de temps.
Si le rétablissement du service public de l’éducation dans les meilleurs délais est évidemment
une priorité, il ne saurait s’effectuer dans n’importe quelle condition ni au mépris d’autres
priorités parfois plus impérieuses telles que celle de la simple survie ou de la mise en sécurité
des personnes et de ce qu’il reste de leurs biens.
C’est pourquoi le Conseil supérieur de l’éducation demande au gouvernement et aux ministres
concernés, notamment à la ministre de l’éducation nationale, d’organiser la rentrée, déjà décalée deux fois, là où les conditions de sécurité des biens et des personnes, matérielles et pédagogiques, sont réunies, et ailleurs, dès que les conditions sont réunies


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