Le SNES-FSU a déjà analysé cette certification au moment de sa mise en place et s’oppose à ce type de dispositif qui entre en concurrence avec les programmes disciplinaires. Elle trouve sa genèse dans le cadre commun des compétences financières pour les enfants et les jeunes de l’Union Européenne. Celui-ci oscille entre le traité du/de la bon·ne ménager·e et une découverte sans l’ombre d’une critique de la société capitaliste et de l’économie de marché. Dans ce domaine, comme dans d’autre, nous sommes loin de l’éducation à l’esprit critique des futur·es citoyen·nes.
Une attaque contre nos métiers
Dans une dynamique globale de la perte du rôle d’élaboration des cours par les personnels (manuels labellisés, méthodes imposées,…), la Banque de France met à disposition, clef en main, un ensemble de ressources pour tous les niveaux et la grande majorité des disciplines. De « J’invite un banquier en classe » à ce diaporama, en passant par des « serious game ». En supprimant l’aspect de la conception des cours et en limitant les professeur·es à un rôle d’exécutant·e d’une méthode toute prête, c’est la perte d’une dimension majeure de nos professions. Ce principe est aux antipodes de la conception des métiers par le SNES-FSU.
L’importance prise par les « Education à »
Les personnels se retrouvent à devoir enseigner des éléments qui ne sont pas en lien avec leur formation initiale et leur discipline de recrutement. Alors qu’il existe des professeur·es de S.E.S. et d’Eco-gestion formé·es à ces disciplines, le ministère tente encore une fois de rendre les personnels interchangeables, s’assurant un moindre esprit critique vis-à-vis des sources proposées faute d’une expertise approfondie en la matière.
De plus, l’Educfi présente une vision vertueuse de la société capitaliste, avec notamment une présentation de la « finance verte », qui masque les réalités des exploitations des ressources aux conséquences dramatiques.
Une nouvelle note pour… pas grand-chose ?
Une note de service précise que les établissements doivent inscrire les élèves de 4e et 4e SEGPA (il est possible également d’inscrire les élèves en 3e prépa-métier). Ensuite, sans aucun financement, il faut organiser une formation des élèves (un diaporama étant proposé comme support), idéalement en co-intervention, puis leur faire passer un test. Une formation au fil de l’eau est également préconisée en lien avec les différents domaines du socle. Le SNES-FSU invite les équipes pédagogiques à la vigilance ; ce dispositif ne doit pas figurer pas dans le projet d’établissement afin qu’il ne puisse pas leur être imposé.
Une des nouveautés est la création de référent·e académique, le plus souvent un·e IEN ou un·e IA- IPR d’Eco-gestion, matière qui n’est pas enseignée au collège !
Le SNES-FSU s’oppose au principe des certifications telles que le passeport Educfi, qui s’installent au détriment des examens certificatifs à tous les niveaux. Plus qu’une perte de temps, il s’agit d’un outil d’attaque contre nos métiers. Sa vision idéalisée de l’économie de marché relève du dogme et ne laisse aucune place à la critique. N’hésitez pas à signaler à vos sections académiques les difficultés qu’il pourrait générer.