La dissolution du gouvernement a conduit le MEN à annuler cette date, mais il est fort probable que l’initiative ne ressurgisse, tant est forte la volonté des pouvoirs publics de créer ce service de santé scolaire !
Confondant une nouvelle fois information et concertation, le MEN a tenté de convaincre les organisations syndicales de l’urgence de regrouper les PsyEN, les assistant·es de service social, les infirmier·ères et les médecins et d’organiser un « un évènement autour de la santé scolaire »
Celui-ci devait réunir en présence de la·du prochain·e ministre, des membres de l’administration, des représentant·es des parents, des personnels éducatifs, des parlementaires, des représentant·es d’autres ministères et des représentant·es d’organisations professionnelles et syndicales. Autant dire que la voix de ceux qui portent la parole des PsyEN était déjà largement minorée !
Des questionnaires devaient être adressés à l’ensemble de la communauté éducative en janvier 2025, pour des décisions ministérielles annoncées en mars 2025.
Les objectifs avancés portaient sur « la valorisation et l’attractivité des métiers, l’organisation et le pilotage, la rénovation et l’articulation des missions ». Mais, lors de la discussion à la DGRH le 27 novembre, il a été précisé que tout devait se faire à moyens constants et que les PsyEN avaient déjà été revalorisé·es comme les enseignants ! Seule l’attractivité de la fonction de médecin scolaire semble intéresser le MEN qui cherche par la création de cet événement mais aussi par un service de santé scolaire réunissant les quatre catégories de personnels, à justifier l’augmentation salariale des médecins.
Malgré les dénégations de la DGRH, il est clair que la mise en œuvre de ce projet conduirait à modifier les missions, voire le statut des PsyEN dans le sens d’une extension vers des actions attendues par les ARS.
La quasi-totalité des organisations syndicales se sont montrées très dubitatives sur la nécessité d’organiser des assises de la santé scolaire afin de justifier une revalorisation des médecins scolaires. La très grande majorité s’est déclarée opposée à un regroupement des 4 corps dans un service commun.
Le SNES-FSU et la FSU-SNUipp ont rappelé que les bases de départ de l’analyse faite par le MEN n’était pas les bonnes. Le souci n’est pas un problème d’organisation mais d’un manque criant de recrutements.
Les PsyEN ne sont pas des personnels de santé et sont très attaché·es à leur spécificité de psychologues dans l’Éducation nationale. Leur attachement respectif selon qu’elle·ils travaillent dans le premier ou le second degré, au collectif des CIO et des RASED complets et dotés de moyens suffisants est toujours d’actualité .
Pour rendre la profession plus attractive, la question est simple. Il faut permettre aux PsyEN d’exercer TOUTES leurs missions, ce qui passe par une augmentation des recrutements, la couverture de tous les postes vacants et une revalorisation à la hauteur de leur qualification.
Cette seconde initiative en dit long sur la volonté d’inscrire le travail des PsyEN dans une politique de gestion à moindre coût des écarts à la norme et des destins sociaux plutôt que dans une politique de formation et d’émancipation de toute la jeunesse.
Ce n’est pas notre rôle et refusons que cela le devienne,
disons le haut et fort !