Si la méthode n’est pas nouvelle, elle s’inscrit ici dans un cadre complètement biaisé qui prétend traiter de l’orientation scolaire par le prisme d’un service public de l’orientation qui n’existe que sous une forme régionale et dont ce n’est pas la mission !
Les arguments qui justifient cette « concertation » sont les mêmes depuis plus de 20 ans, à savoir, faire de l’orientation un levier de réussite et d’égalité des chances et permettre aux élèves de faire des choix éclairés. Partant de constats sur les inégalités sociales dans les parcours d’orientation, le document introductif passe complètement sous silence le fait que l’orientation scolaire s’inscrit dans une politique éducative dont les finalités l’affectent profondément.
Les mesures mises en œuvre depuis 7 ans qui font de l’École une course d’obstacles ravageuse pour les enfants de milieu populaire, se traduisent effectivement par une aggravation des inégalités sociales et de genre dans les parcours d’orientation.
Mais l’organisation de la concertation est surtout complètement biaisée et porte en filigrane les réponses préconisées par les Régions.
Les bases imposées pour la réflexion ne s’inscrivent pas dans le cadre législatif et réglementaire actuel : absence de référence à la loi de 2014, aux articles du code de l’Éducation qui mentionnent le rôle des CIO et des PsyEN, ainsi qu’à la convention cadre qui fixe les compétences respectives de l’État et de la Région en matière d’information.
Enfin, la place des organisations syndicales est complètement minorée et réduite à des contributions écrites alors que les milieux économiques, les régions, les opérateurs choisis par les régions (start up, organismes privés, plateformes de conseils en ligne) seront partie prenante dans les évènements régionaux !
Un pas de plus vers l’attribution des missions d’accompagnement des élèves à l’orientation aux régions en plus de l’information. Cela passerait par le transfert des DCIO aux régions et la nomination des PsyEN dans les établissements scolaires comme le réclame Région de France. Ce serait le glissement assuré vers une conception de l’orientation soumise à l’insertion professionnelle à court terme, et à la privatisation du conseil et de l’accompagnement des élèves.
Manifestement, avec ou sans gouvernement, cette pseudo concertation se met en place dans la précipitation et avec un auditoire « choisi » qui ignore délibérément les personnels et leurs représentants.
Le SNES-FSU n’accepte pas ce passage en force et se donnera tous les moyens pour faire entendre la spécificité des missions des PsyEN et des DCIO et pour défendre le service public d’orientation de l’ÉN !