Campagne de promotion dans le corps des professeurs de chairs supérieurs

Le corps des professeur·es de chaires supérieures

Le corps des professeur·es de chaires supérieures est le seul corps du second degré spécifiquement lié aux CPGE et constitue un débouché pour les professeurs agrégés qui enseignent en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE). Son effectif, constant depuis des années, est fixé autour de 2 250 places (voir tableau en bas de cet article). Ce sont les départs à la retraite de professeur·es de chaires supérieures dans chaque discipline qui permettent de libérer des places et d’offrir des possibilités de promotions qui sont annoncées début juillet.

Pourquoi devenir professeur·e de chaire supérieure ?

1°) le corps des professeur·es de chaires supérieures est le seul corps spécifiquement lié aux CPGE : impossible de muter de force un collègue chaire supérieure à temps plein dans le pré-bac ;

2°) dans ce corps, le déroulé de carrière est globalement plus rapide ;

3°) cela garantit un accès automatique à l’indice sommital (HEB-3) sans barrage de grade depuis les avancées obtenues par le SNES-FSU l’an dernier (voir ici pour plus de détails);

4°) les taux des heures supplémentaires (HSA et heures de colles) sont plus intéressants dans le corps des professeur·es de chaires supérieures : environ 17% de plus par rapport aux taux des HSA et colles des professeur·es agrégés (voir la page 12 du supplément rémunérations-carrières mis à jour).

Pour être promouvable, deux conditions sont requises :

– être au moins au 6ème échelon de la classe normale ;

– avoir au moins deux ans d’ancienneté en CPGE.

Comment se déroulait la procédure avant la disparition des CAP ?

Jusqu’en 2020, lors d’une CAP, l’Inspection générale présentait, par discipline, ses propositions de promotions à la chaire supérieure aux organisations syndicales représentatives. Au cours de cette CAP, le SNES-FSU était en mesure de demander des explications sur les choix de l’Inspection et surtout de présenter des dossiers de collègues dont l’ancienneté d’enseignement en CPGE pouvait justifier une promotion. Il n’était pas rare que des collègues dont les dossiers avaient été présentés en CAP soient promus les années suivantes. Le SNES-FSU pouvait également obtenir des éléments d’information sur les dossiers des non-promus et formuler ainsi des pistes de conseils aux collègues.

En somme, le paritarisme permettait un contrôle des opérations et un dialogue et donc une certaine transparence entre la profession, via ses représentants, et le ministère, via l’Inspection générale. Mais le dialogue social n’est plus ce qui intéresse les différents gouvernements depuis 2017.

Comment se déroule la procédure depuis la disparition des CAP ?

Sans les CAP, le contrôle des opérations n’est plus possible, le dialogue formalisé avec les Inspections générales non plus. L’Inspection générale, dans ce nouveau cadre, promeut les collègues qu’elle souhaite promouvoir parce qu’elle les connaît. Mais quid de tous les collègues qui passent sous les radars de l’Inspection, parce qu’ils enseignent dans des classes qui peuvent être loin des grands centres urbains ou bien parce qu’ils n’ont pas été inspectés depuis longtemps, très longtemps parfois ?

La procédure sans les CAP a transformé la promotion à la chaire supérieure en « récompense » un tantinet infantilisante, à un « cadeau » du Père Noël en juillet, parfois sur le mode de l’attente du Désert des Tartares. Ce type de fonctionnement correspond-il à celui que peuvent attendre des cadres A de la Fonction Publique, concepteurs de leur métier et propriétaires de leur carrière ?

L’introduction de l’acte de candidature pour l’accès au corps des professeurs de chaires supérieures, revendiquée par le SNES-FSU, représente une normalisation dans le fonctionnement de la liste d’aptitude qui s’aligne sur les listes d’aptitude des autres corps du second degré. C’est aussi un moyen de réintroduire un peu de transparence : tout collègue qui remplit les conditions requises peut postuler de manière officielle pour une promotion dans le corps des professeurs de chaires supérieures ; cette demande, si elle ne se traduit pas forcément en promotion, ne pourra être ignorée par l’institution qui, pour le SNES-FSU, devra justifier un refus. Cela ne compensera pas la disparition des CAP -dont le SNES-FSU continue de demander le rétablissement- mais constitue une tentative pour rétablir un canal officiel de dialogue.

Pour le SNES-FSU, la chaire supérieure doit constituer le débouché normal, accessible, presque automatique pour tous les professeurs qui ont de l’ancienneté en CPGE à un moment de leur carrière. Pour ce faire, l’introduction de l’acte de candidature pour l’accès au corps des professeurs de chaires supérieures doit s’accompagner d’une augmentation significative de l’effectif du corps qui permettra, en outre, de régler les disparités d’accès au corps qui restent importantes entre les disciplines. Aujourd’hui, les professeurs de chaires supérieures représentent un petit tiers des effectifs de CPGE. Il s’agirait de doubler ce nombre pour rendre effective la revendication du SNES-FSU de la chaire supérieure pour toutes et tous.

Il serait d’autant plus important d’obtenir le doublement de l’effectif maintenant que le corps des professeurs de chaires supérieures est redevenu extrêmement attractif avec une carrière raccourcie et automatique jusqu’à l’indice sommital. Et ce, grâce aux travail syndical au long cours réalisé par le SNES-FSU pendant 5 ans et qui a pu se concrétiser dans le cadre des mesures ‘Socle’ de revalorisation dans le contexte des grandes mobilisations contre la réforme des retraites du premier semestre 2024.

Les nouvelles LDG (publiées au BO n°47 du 12 décembre 2024) indiquent que “les personnels sont informés individuellement de leur promouvabilité.” C’est la raison pour laquelle les collègues reçoivent, désormais, un message sur I-Prof pour les informer de leur possibilité de postuler. Pour le SNES-FSU, il était indispensable que la procédure se normalise pour les collègues de CPGE.

La note de service indique : “L’accès au corps des professeurs de chaires supérieures se fait uniquement par voie d’inscription sur une liste d’aptitude, après examen d’un dossier de candidature. Peuvent se porter candidats les membres du corps des professeurs agrégés de l’enseignement du second degré. Les professeurs agrégés de classe normale de l’enseignement du second degré doivent toutefois être parvenus au 6e échelon de leur grade au 1er septembre de l’année scolaire au titre de laquelle est établie la liste d’aptitude.
En outre, pour être promouvable, tout professeur agrégé doit avoir assuré pendant au moins deux années scolaires, dans une classe préparatoire aux grandes écoles, un service hebdomadaire de cinq heures dans une même division ou un service de six heures réparties sur plusieurs divisions, deux de ces divisions au moins correspondant à des programmes d’enseignement différents.

La DGRH adressera un message I-Prof aux professeurs agrégés remplissant la condition de promouvabilité d’échelon.

Les agents qui le souhaitent doivent se porter candidats en complétant et en transmettant, dans le respect du calendrier figurant en annexe 1, le dossier de candidature figurant à l’annexe 2 de la présente note, à l’adresse suivante :
candidatures.LA-PCS@education.gouv.fr

Le dossier de candidature est à retrouver à l’annexe 2 qui contient des éléments de CV et qui est accessible ici. Les éléments du dossier requis sont plus nombreux et précis. Le SNES-FSU s’interroge sur l’intérêt d’une demande de photo d’identité pour une liste d’aptitude.

Le justificatif

Une capture d’écran d’I-Prof où apparaît l’ORS prépa (8-11) pourra servir de justificatif de deux années minimum d’enseignement en CPGE. Ou le scan de votre arrêté d’affectation après votre mutation au mouvement spécifique CPGE. Ou vos derniers États VS qui normalement mentionnent que vous êtes sur une chaire CPGE.

Autres nouveautés : il y a désormais une déclaration sur l’honneur à fournir et des consignes plus précises pour la lettre de motivation : 7 000 caractères maximum espaces compris en arial 11.

Pas d’auto-censure

Tout d’abord, il ne faut pas se censurer : n’hésitez pas à postuler ! Le SNES-FSU considère que plus il y aura de candidatures, plus l’institution se rendra compte qu’il faut augmenter l’effectif du corps.

Ensuite, comme le suggèrent les LDG et le BO, c’est sur la carrière en CPGE qu’il faut insister. Au BO spécial n°7 du 19 décembre ont été publiées les Lignes Directrices de Gestion ministérielles relatives aux promotions et à la valorisation des parcours professionnels des personnels des ministères de l’Éducation nationale, des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative qui précisent pour la liste d’aptitude d’accès au corps des professeur·es de chaires supérieures en page 5 :

Pour le SNES-FSU, c’est bien l’activité pédagogique et l’investissement dans l’établissement qui doivent être le cœur de ce qui doit être pris en compte, ce qui va dans le sens du travail collectif indispensable à une bonne préparation et à la réussite aux concours des étudiants qui sont confiés aux équipes.

Pour la lettre de motivation, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur ce qui a déjà été rempli pour le document de référence utilisé pour les rendez-vous de carrière notamment la partie « Compétences mises en œuvre dans le cadre de son parcours professionnel ». Le corps des agrégés étant géré au niveau ministériel, il est logique de s’adresser dans sa lettre à Madame la Ministre (à adapter selon l’évolution politique), et au Doyen ou à la Doyenne de sa discipline car c’est l’Inspection générale qui va étudier les dossiers de candidature.

Pour le CV, il convient de rester factuel. L’introduction de l’acte de candidature ne changera probablement pas les critères de sélection des inspecteurs généraux. Pour compléter, vous trouverez ici un article recensant les remarques faites par les différentes Inspections générales lors de la dernière CAPN d’accès au corps des professeurs de chaires supérieures en 2020.

Attention, cet article datant du 26 juin 2020, ce qui y est dit concernant les problèmes d’accès à la HEB pour les professeurs de chaires supérieures n’est aujourd’hui plus valable grâce au travail syndical réalisé par le SNES-FSU, comme expliqué plus haut et ici.

Afin que le secteur prépa du SNES-FSU puisse réaliser un suivi des situations individuelles des syndiqué.es et des habitudes de promotion des différentes inspections, n’oubliez pas de renvoyer votre fiche syndicale à prepas@snes.edu

Les résultats seront accessibles à compter du 3 juillet 2025 sur SIAP avec le lien suivant :

https://www.education.gouv.fr/resultats-des-operations-de-promotion-des-personnels-enseignants-d-education-et-d-orientation-siap-7592

Pour l’accès au corps des professeur·es de chaires supérieures, il convient de chercher à l’onglet “Promotions de corps”.


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