Rapport de force
Lister l’ensemble des points noirs de la réforme, à l’occasion d’une heure d’information syndicale par exemple, permettra de peser pour obtenir des améliorations immédiates, comme le maintien de groupes hétérogènes à effectifs réduits ou un retour au groupe classe dans toutes les disciplines. La généralisation des groupes de niveau en Quatrième et Troisième doit évidemment être abandonnée et le SNES-FSU revendique plus globalement la suppression de toutes les mesures du « Choc des savoirs ».
Mise en application très disparate
Faute d’un nombre de professeur·es de français et de mathématiques suffisant, les petits collèges ne mettent pas en place la réforme. Dans d’autres, le groupe classe est maintenu, avec ici ou là de la co-intervention. Des regroupements sont souvent hétérogènes, parfois même pérennes à l’année, un moindre mal. Mais certains collèges fonctionnent sur deux niveaux de regroupements : l’un hétérogène et l’autre réunissant des élèves de niveau faible, extrait·es de leur classe pour former un petit groupe extrêmement stigmatisant.
Des directions zélées appliquent la réforme à la lettre, interrompant les regroupements avant et après chaque vacances pour recréer la classe entière. D’autres ont simplifié le problème en constituant des classes de niveau à l’année, plus précisément des classes pour élèves en difficulté et à petit effectif quand les autres ne sont pas homogènes.
Quelles suites donner à la mobilisation ?
Parmi les collèges qui appliquent la réforme, plusieurs se sont emparés du répit des dix semaines en classe entière proposé par l’arrêté du 15 mars 2024. Leur fonctionnement reste classique, mais la bascule dans la réforme à la rentrée des vacances d’automne plonge les personnels dans une profonde anxiété, lorsqu’ils et elles entendent les échos des collèges voisins. Il est encore temps d’établir un rapport de force pour ne pas effectuer en novembre cette bascule dans la réforme, ou revenir à un fonctionnement plus classique, notamment à l’occasion d’un prochain CA pour lequel un bilan peut être dressé.
Des élèves malmené·es
L’École inclusive est à la peine quand sont regroupé·es dans les groupes d’élèves en difficulté les élèves en situation de handicap, les allophones, etc. Des élèves de SEGPA peuvent se retrouver dans ce cas alors qu’ils et elles devraient bénéficier règlementairement de l’enseignement d’un·e professeur·e des écoles spécialisé·e. Les professeur·es des écoles semblent par ailleurs moins présent·es dans les collèges cette année en dépit des deux heures de soutien qu’ils et elles pourraient dispenser aux élèves en difficulté.