Suite à l’annonce présidentielle en janvier dernier d’une « refonte des enseignements artistiques au collège » et de « l’introduction de l’histoire de l’art et du théâtre une grande inquiétude a traversé la profession. Quelques hypothèses de mise en œuvre avaient alors été avancées : un seul enseignement artistique par trimestre ou une optionnalisation, afin de rajouter le théâtre aux deux enseignements obligatoires, le tout à moyens constants ! L’histoire de l’art mentionnée par Emmanuel Macron s’inscrivait alors pleinement dans le projet de nouveau socle commun, censé intégrer la culture générale aux enseignements.
Qu’en est-il à la rentrée 2024 ?
La ministre démissionnaire Nicole Belloubet, lors de sa conférence de presse de rentrée, avait tenu des propos assez confus, mélangeant enseignements et éducation artistique et culturelle (EAC), et avait annoncé la création d’une mission : « L’éducation culturelle est aussi un point fort. Une mission a été lancée afin de construire 3 objets : l’éducation au théâtre, l’enseignement d’histoire des arts et son évaluation au brevet, comme l’un des éléments de la culture générale, et la pratique artistique, musicale ou à l’image ».
Le recteur de l’académie de Rennes, Emmanuel Ethis, et Eric de Chassey, Directeur de l’institut national d’histoire de l’art (INHA), sont chargés de cette mission dont l’objectif est de réfléchir « à la place des enseignements artistiques au collège et à leur contenu ; cette mission a l’ambition de donner aux élèves une vision d’ensemble de l’art et de créer une culture artistique commune, ancrée dans le patrimoine européen ».
Conséquence : dans l’attente de lignes directrices, la révision en cours des programmes des enseignements artistiques au collège, conduite par le conseil supérieur des programmes (CSP) a été gelée.
Le SNES-FSU demande la publication de la lettre de cadrage ministérielle, ainsi qu’une audience aux chargés de mission. Le nécessaire développement de l’EAC ne doit pas conduire à la suppression d’enseignements artistiques obligatoires, ni à l’amputation de leurs horaires.