Rentrée 2024 SNES-FS

La ministre de l’Éducation nationale s’exprime sur des choix éducatifs politiques comme si elle n’avait pas démissionné en juillet dernier.
La réforme du « Choc des Savoirs » s’applique en grande partie aux dépens notamment des dédoublements en sciences.


Au collège, les sciences à l’amende

En collège, la mise en place à marche forcée de la réforme du « Choc des savoirs » se traduit souvent par une perte des groupes à effectifs réduits, mettant de fait en péril les possibilités d’activités expérimentales pour les élèves.

Les programmes de cycles sont toujours trop denses sans repères annuels forts. L’ajout plaqué de notions de développement durable pose question dans un contexte où l’horaire disciplinaire de Troisième a été tronqué d’une demi-heure avec la réforme de 2016 (1h30 contre 2 heures auparavant) alors que cette discipline peut désormais figurer à l’écrit du DNB. Dans un contexte politique incertain, quid de la rénovation des programmes de cycle 4 qui devaient être publiés à l’automne ?

En Sixième, la globalisation des horaires de sciences et un programme unique toujours intitulé « sciences et technologie » posent problème alors que la technologie a été supprimée arbitrairement depuis l’an dernier.

Les injonctions pédagogiques se sont multipliées (évaluation « par compétences », classes sans notes, contextualisation, tâches complexes, démarche d’investigation…), sans lieu ni temps pour débattre de leur pertinence. L’air du temps va en porter de nouvelles telles que les compétences psychosociales, la culture générale et l’utilisation de l’intelligence artificielle en vue de réduire les dimensions du métier.


DNB obligatoire pour accéder au lycée ?

L’obtention obligatoire du DNB pour accéder au lycée à partir de 2025 ou de 2026, qu’il soit général, technologique ou professionnel, serait une attaque sans précédent contre l’unité du second degré. Cela irait à rebours de la démocratisation scolaire que le SNES-FSU promeut à travers son projet pour le système éducatif. La nature de la politique du prochain gouvernement, de même que les déclarations de la ministre démissionnaire lors de sa conférence de presse de rentrée, laissent à penser que cette mesure pourrait être abandonnée. Par ailleurs, le DNB sera-t-il vraiment rénové ? Par quelles forces politiques ? Quelle place y auraient les sciences et la physique-chimie ?


Au lycée : des choix de spécialités plus genrés et moins démocratisants

La réforme du lycée a supprimé les séries pour une modularité qui profite aux élèves initié·es. C’est ainsi que le lycée « Blanquer » accroît les inégalités sociales et de genre. En juin 2024, la dernière journée de réflexion disciplinaire SVT/Physique-chimie organisée par le SNES-FSU aura été l’occasion de montrer à quel point les enseignements scientifiques ont été impactés négativement par les politiques menées depuis 2017 par les gouvernements successifs.

D’ailleurs, à l’issue de son congrès national, le SNES-FSU s’est doté d’un mandat d’étude pour poser les bases d’une nouvelle organisation des enseignements et de leurs contenus au lycée, de la Seconde à la Terminale. Cette réflexion concerne tous les aspects de la formation au lycée (volumes horaires, choix des enseignements, évaluation, durée du cycle terminal). Nous vous invitons à participer à cette réflexion en vous inscrivant, via votre espace adhérent, aux stages organisés par votre section départementale ou académique. Plus que jamais, il apparaît indispensable de créer du collectif pour retrouver le sens du métier et du pouvoir d’agir.

Les « nouveaux » programmes sont d’une bonne facture scientifique, mais les terminer est une gageure sauf à perdre les élèves. Le report des épreuves de spécialités de mars à juin, obtenu grâce à l’action du SNES-FSU, n’y a rien changé et ne laisse aucune place à la préparation d’un Grand oral problématique.

La mise en place des groupes à effectif réduit pour les activités expérimentales fluctue d’un lycée à l’autre. La nouvelle organisation du baccalauréat déstructure fortement les enseignements sur l’ensemble du cycle terminal et accroît la pression sur les professeur·es.

L’enseignement scientifique du tronc commun de la voie générale peine à convaincre professeur·es et élèves de son intérêt avec, notamment, des programmes en grande partie éloignés des appétences des lycéen·nes. Le nouveau programme d’enseignement scientifique de la classe Terminale (publié au Bulletin officiel n°25 du 22 juin 2023) qui s’applique à la rentrée scolaire 2024 n’y changera rien.


Le SNES-FSU exige :

En collège :

  • Des repères de progressivités annuels renforcés et un temps nécessaire pour développer chez les élèves de réelles capacités scientifiques.
  • Des horaires identifiés de physique-chimie et de SVT en Sixième ainsi que le rétablissement de deux heures hebdomadaires en Troisième.
  • Une plus juste indemnisation des épreuves d’examen.

En lycée :

  • En tant que discipline scientifique, la physique-chimie doit être partie prenante d’un cursus scientifique cohérent, restant ouvert à des choix d’orientation non précoces, ce que permettait l’organisation en séries.
  • Une indemnisation pour la préparation et l’évaluation des ECE, dans tous les lycées.

En collège et en lycée :

  • L’abandon de la réforme du « Choc des Savoirs ».
  • Des programmes annuels raisonnables, aux objectifs clairement définis.
  • La remise à plat du DNB et des réformes inégalitaires du bac, du lycée et de Parcoursup, ce qui suppose une autre organisation des enseignements au lycée et le retour à des épreuves nationales, terminales et anonymes.
  • Des groupes à effectifs réduits garantis par une grille nationale pour une expérimentation qui permette la construction de savoirs, en sécurité, et l’expression de chacun·e lors d’une démarche scientifique réflexive.

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