L’instauration à venir d’une épreuve de bac anticipée pour tous les élèves en fin de Première générale et technologique – sans aucune visibilité à ce jour si ce n’est qu’elle cristallise, au sein même du ministère, des visions antinomiques et suscite manifestement des oppositions de vues -, mais aussi l’introduction de l’IA en Seconde, sont clairement présentés comme des outils de transformation des pratiques pédagogiques en amont, qui signent des attaques contre la discipline et notre professionnalité, massives au collège avec le déploiement du « Choc des Savoirs ». En lien avec le déploiement du Plan Maths, on y assiste en effet à cette rentrée aux premières tentatives de mise en place :
- d’un encadrement strict des pratiques pédagogiques, leur morcellement et l’introduction d’une méthode pédagogique officielle, dérivée de celle dite « de Singapour », mal transposée, dans un cadre social, structurel et pédagogique radicalement différent ;
- d’un renforcement du pilotage pédagogique par les IPR, et surtout par les Chef.fes d’établissement ;
- de l’instauration d’une culture professionnelle assise sur la « performance éducative », basée sur l’usage massif et systématisé des évaluations nationales et l’introduction d’un enseignement dit « explicite », normatif et standardisé ;
- de la réactivation de concepts de l’École du Socle (présence renforcée des professeur.es des écoles, etc).
Cette tendance lourde à la taylorisation des pratiques fait courir le risque, pour les professionnel.les que nous sommes, de perte de sens du métier, et pour nos élèves, du sens des apprentissages. Elle rejoint la volonté de déqualification enseignante, notamment disciplinaire, que signe par ailleurs la réforme de la formation initiale et du CAPES engagée au printemps 2024.
Les exigences du SNES-FSU à cette rentrée
De manière générale, le SNES-FSU demande :
- le respect de la liberté pédagogique et de la professionnalité des professeur.es ;
- la réduction des effectifs des classes ;
- des horaires accrus pour la discipline, garantis par des grilles nationales ;
- une clarification des liens entre informatique et mathématiques.
Il exige aussi :
Au collège :
- l’abandon du « Choc des Savoirs » ;
- des dédoublements garantis ;
- des programmes annuels raisonnables, aux objectifs clairement définis.
Au lycée :
- la fin de la logique de renoncement à suivre des enseignements ;
- l’adaptation du Grand Oral à notre discipline ;
- des « mathématiques pour toutes et tous » jusqu’en Terminale, avec un programme adapté aux publics non-spécialistes (éléments épistémologiques, historiques, culturels, etc) ;
- le financement pérenne et dans tous les lycées des options de mathématiques ;
- des programmes mieux articulés (Tronc commun / spécialité en voie technologique industrielle par exemple).