Déjà plus de la moitié des élèves en situation de handicap restent sans accompagnement humain. Mais le gouvernement a annoncé que désormais les AESH devront en plus accompagner tous les élèves à besoins particuliers. Et donc forcément au détriment des élèves en situation de handicap.

Les ARE restent : inclusion low-cost

Le MEN avait annoncé à la FSU que les ARE seraient abandonnés. Pourtant, sans dire leur nom, ce sont bien les ARE qui se mettent en place. Autrement dit, les accompagnant·es ne seront plus amené·es à faire les interclasses ou à tenir la permanence mais elles/ils auront en charge tous les élèves à besoins particuliers dont les élèves en situation de handicap si le PAS se généralise. De l’aveu même du MEN, le moteur de l’action publique de l’École pour tous est la « rationalisation », c’est-à-dire la réduction des coûts au détriment de la qualité du service public rendu. Seul point positif : les AED sont désormais exclus du dispositif ARE.

Le PAS ne passe pas

Le gouvernement, non content de ne pas se donner les moyens d’assurer l’inclusion des élèves, va encore dégrader leur accueil. En annonçant la généralisation des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) avant même le début de leur expérimentation, il donne la main au MEN pour déterminer le nombre d’heures dont un enfant a besoin et évince les MDPH jugées trop généreuses, et donc trop « consommatrices » d’AESH. Cela ne manquera pas de provoquer maltraitance institutionnelle et souffrance pour l’ensemble de la communauté éducative : l’élève d’abord, mais aussi ses camarades, et les personnels, surtout les AESH .

Rien pour les AESH

Aucun statut n’est proposé malgré la pérennité de la mission de service public que constitue l’accompagnement des élèves en situation de handicap ; la dégradation des conditions de travail est annoncée avec plus d’élèves à accompagner, autrement dit toujours moins de temps pour s’occuper correctement de chacun·e. Et alors que 95 % des AESH subissent des temps incomplets et gagnent 850€ par mois, le gouvernement ne leur propose rien d’autre que de travailler plus, pendant la cantine, si elles veulent gagner plus !

La souffrance au travail des accompagnant·es d’élèves en situation de handicap ne peut que s’aggraver, et les démissions seront une réponse de survie.

Les propositions du SNES

Le SNES-FSU poursuit le combat pour reconnaître la professionnalité des accompagnant.e.s et leur place centrale dans une école inclusive. Il continue de revendiquer la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B intégrant et reclassant les agent.es déjà recruté·es. Tout en exigeant l’abandon des PIAL, il s’oppose au projet d’expérimentation des PAS à la rentrée 2024 et à leur généralisation. Il porte une redéfinition du temps de travail des AESH à 24 heures hebdomadaires, permettant l’accès à des emplois à temps complet en restant sur les missions d’accompagnement sur le temps scolaire et en intégrant des temps de concertation, de formation et de préparation. Avec la FSU, il continuera de revendiquer de meilleures conditions d’emploi et de salaire pour ces agent·es précaires et portera ses revendications lors de la journée unitaire contre la précarité du 5 juin 2024.

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