Le Conseil supérieur de l’Éducation du 8 février portait sur les textes “choc des savoirs” : tous les votes expriment un profond rejet de ces orientations conservatrices et passéistes !

  • Réhabilitation factice du redoublement qui cache le retour des PPRE : 57 Contre, 3 Pour, 11 Abstention ;
  • Réorganisation des enseignements de collège avec la mise en place des groupes de niveau : 67 Contre, 1 Abstention et aucune voix Pour et vote unanime Contre sur l’arrêté SEGPA ;
  • Classe de prépa-Seconde pour les élèves recalé.es au DNB et interdit.es de Seconde GT ou professionnelle : 46 voix Contre et 3 Pour ;
  • Labellisation des manuels pour encadrer et contrôler les pratiques professionnelles : 33 Contre, 2 Pour et 2 Abstention ;

Notre école tient à bout de bras par l’implication et l’investissement des personnels. L’état de tensions dans nos métiers est ignoré et les réformes inégalitaires qui cassent nos pratiques professionnelles et nos statuts s’empilent. La Depp vient pourtant à nouveau de le documenter en concluant dans sa dernière note que plus des deux tiers des personnels, une part croissante, déclarent devoir faire des choses qu’ils et elles désapprouvent.

Dans sa déclaration préalable (lien ci-dessous), le SNES-FSU a rappelé que l’instance se tenait dans la confusion du remaniement : “Quel.le que soit le ou la ministre qui poursuivra la préparation de rentée 2024, le SNES-FSU le dit haut et fort : abandonnez le « choc des savoirs », ouvrez des concertations pour réformer dans le consensus en écoutant les personnels et leurs représentant.es.”

https://www.snes.edu/la-vie-du-snes/declaration-instances/cse-du-8-fevrier-le-snes-fsu-soppose-a-tous-les-textes-choc-des-savoirs/

Un voeu intersyndical avec la FCPE a été voté en début de séance pour l’abandon des mesures “choc des savoirs” : 59 voix Pour (3 Contre et 4 Abs) ! On ne peut pas être plus clair pour demander l’abandon complet et immédiat des mesures :

Présenté par la FSU, l’UNSA éducation, FnecFP-FO, le Sgen-CFDT et la FEP-CFDT, la CGT
éduc’action, SUD éducation, la FCPE
La mise en place des mesures contenues dans le « Choc des savoirs » n’est pas de
nature à faire mieux réussir l’ensemble des élèves ni à résorber les inégalités subies
dans le système éducatif. En effet, ce « choc des savoirs » est un ensemble d’annonces
qui a une grande cohérence idéologique pour le gouvernement. Inspiré d’un modèle
d’École passéiste et conservateur, il pose les bases d’une École du tri social.
Cette réforme désorganise les collèges, dégrade les emplois du temps des élèves et
personnels. Elle entraîne des suppressions d’options et une baisse du volume horaire
de l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité, un renoncement aux
quelques rares allègements (en sciences et technologie, en langues notamment), la
fragilisation de la chorale, la réduction ou la suppression d’enseignements
disciplinaires, de dédoublements et de dispositifs approuvés par les personnels…
Elle dégrade considérablement les conditions de travail, par la grande insuffisance des
moyens et la surcharge des classes.
Elle trie socialement les élèves en organisant les cours de mathématiques et de
français en groupes de niveau.
Elle renonce à une même école pour toutes et tous en mettant en place un accès
conditionnel au lycée.
Elle remet en cause la liberté pédagogique avec des méthodes, des manuels et des
progressions communes imposés.
Cette réforme impose une politique de tri social au détriment des élèves les plus
fragiles, des élèves en situation de handicap, des élèves allophones, des élèves
rencontrant des difficultés scolaires et sociales. Elle aggrave les conditions de travail
des enseignantes et enseignants, mais aussi de tous les personnels.
Le ministère a décidé d’un calendrier précipité pour imposer sa réforme avec un
passage en CSE le 8 février alors que la rentrée scolaire 2024 est en cours de
préparation dans les collèges et les lycées. Il entend faire de ses agent·es du service
public, des fonctionnaires d’État, les instruments d’un tri social au service d’intérêts
particuliers.
Le CSE demande l’abandon complet et immédiat des mesures « Choc des
savoirs », une vraie concertation sur le collège et un investissement massif pour
l’École publique et la réussite de chaque élève.

A l’issue des dix heures de débat, où le ministère est resté droit dans ses bottes mais a essuyé sans discontinuer une rafale de votes contre ses textes à la quasi unanimité, les organisations syndicales FSU, UNSA éducation, FnecFP-FO, Sgen-CFDT et FEP-CFDT, CGT’éduc’action, SUD éducation et la FCPE ont publié ce communiqué commun :

Le Conseil Supérieur de l’Éducation unanime contre le choc des savoirs !

Le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) examinait ce 8 février les textes dits « Choc des savoirs ». Les organisations syndicales FSU, UNSA éducation, FnecFP-FO, Sgen-CFDT et FEP-CFDT, CGT’éduc’action, SUD éducation et la FCPE se sont unanimement exprimées contre ces mesures.. Elles organiseront dès la rentrée les groupes de niveau dès la Sixième, font la promotion du redoublement en contradiction avec les consensus scientifiques, et viseront le contrôle des pratiques enseignantes par le biais de la labellisation des manuels.

L’arrêté sur la nouvelle organisation du collège a été rejeté à l’unanimité du CSE avec 67 voix Contre, 1 Abstention et aucune voix Pour. Celui sur les SEGPA a aussi bénéficié d’un vote unanime Contre, montrant ainsi une opposition extrêmement majoritaire. La classe de prépa-Seconde pour les élèves recalés au DNB a aussi été contestée très fortement (46 voix Contre et 3 Pour).

Les représentant·es de la ministre s’entêtent à justifier ces évolutions que les membres du CSE rejettent quasi unanimement. Le ministère a même méthodiquement repoussé tous les amendements qui auraient permis de limiter les conséquences néfastes pour les élèves du « choc des savoirs ». Ce CSE fait état d’une situation de blocage : le ministère reste droit dans ses bottes et passe en force.

Les organisations syndicales FSU, UNSA éducation, FnecFP-FO, Sgen-CFDT et FEP-CFDT, CGT’éduc’action, SUD éducation et la FCPE demandent à la ministre d’entendre et de prendre en compte cette contestation unanime qui ne peut rester sans réponse. Nos organisations et associations demandent le retrait immédiat et complet de ces mesures.

Paris, le 8 février 2024

Le SNES-FSU et la FSU porteront dans les tout prochains jours à la nouvelle ministre leurs demandes d’abandon du “choc des savoirs”. Il est plus que temps de stopper cette machinerie infernale pour éviter un chaos à la rentrée et redonner à l’école publique toute son ambition émancipatrice pour l’ensemble des élèves !

Et n’oubliez pas de signer la pétition : https://www.snes.edu/agissons/non-au-choc-des-savoirs-signez-la-petition/


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