L’année qui vient de s’achever a été lourde en décisions et rapports qui n’augurent rien de bon pour les PsyEN EDO. La création de référents en orientation, en santé mentale, sur le harcèlement sont autant de manière de gérer à moindre coût, par une formation de quelques jours de CPE ou d’enseignants… ce qui nécessite une professionnalité acquise et validée par un titre de psychologue.
Le choix de baisser encore les postes ouverts au concours montre que la stratégie de transfert des missions des EDO sur d’autres personnels est toujours à l’ordre du jour. Alors que le premier degré connaît une baisse démographique, on enregistre toujours une différence de 50 postes entre les PsyEN EDA et les PsyEN EDO (155 / 105). Mais finalement, c’est un manque à gagner pour les deux spécialités, car l’an dernier 35 postes au concours du premier degré n’ont pas été pourvus faute de candidats.
Les rapports déjà publiés sur le corps des PsyEN contiennent des recommandations très inquiétantes. En effet, dans la suite de la loi 3DS [1] est proposé le transfert des PsyEN EDA dans le cadre du transfert de la médecine scolaire aux départements. Dans le rapport REDA [2], sont envisagés le redéploiement des PsyEN EDA vers des centres médico scolaires [3] et la réécriture des missions des EDO. Quant aux psychologues du second degré, il faut lire le tome 2 du rapport pour comprendre que c’est leur départ aux régions qui est envisagé.
Un énième rapport est attendu pour janvier concernant les EDO. Des rencontres avec les inspecteurs généraux et les inspectrices générales qui en sont chargé·es ont eu lieu sur le terrain. Les retours de nos collègues font état de questionnements sur l’existence des CIO, la possibilité d’un recrutement avec une licence, comme pour les enseignants(ce qui remettrait en cause le titre de psychologue) et les liens entre psychologie et orientation.
Manifestement, le corps des PsyEN est dans le viseur au risque d’un éclatement du corps, d’une réécriture du statut et des missions !
Alors, reste-t-il encore des raisons d’espérer ?
Clairement oui !
- Oui, car notre profession n’est pas isolée dans la lutte contre la mise en place d’une École du tri social.
- Oui, car les PsyEN ont un rôle à jouer auprès des élèves et de leur famille, au sein des équipes!
- Oui, car les PsyEN sont partie prenante des batailles contre un assujettissement des psychologues au lobby médical.
- Oui, enfin car notre profession a une histoire de luttes et de victoires contre des projets délétères de dénaturation de notre métier !
La FSU s’est clairement prononcée contre toutes ces mesures qui nient la professionnalité des PsyEN, la spécificité des interventions en direction des enfants et des adolescents, et l’importance d’une prise en charge du sujet dans sa globalité.
Elle appelle l’ensemble des PsyEN, EDO comme EDA, à prendre la mesure des risques que ces projets font courir à notre métier.
En lieu et place de cet éclatement du corps réclamé par certains, le SNES-FSU et la FSU-SNUipp revendiquent la création d’un service public de psychologie de l’Éducation nationale, de la maternelle à l’enseignement supérieur, la défense du statut et des missions actuelles et une revalorisation conséquente pour les PsyEN et les DCIO.
C’est l’unité qui peut nous permettre de gagner et non la poursuite de petits intérêts catégoriels mal compris.
Donnons-nous les moyens d’y parvenir avec les autres personnels et les parents!
[1] Rapport des 3 inspections générales (Éducation nationale, santé et administration) demandé par la loi 3 DS sans un délai de 6 mois sur le transfert de la médecine scolaire aux départements
[2] Rapport REDA publié en mai 2023 qui ne prévoit pas de transfert mais un redéploiement vers les CMS
[3] Les centres médico-scolaires sont actuellement en nombre très réduits et gérés par les communes