Jean-Michel Blanquer avait communiqué sur « le bon sens » qu’il y avait à rétablir exceptionnellement le redoublement, qui était auparavant autorisé exceptionnellement. Beaucoup de bruit pour rien : le résultat est resté identique et les taux de redoublement n’ont que très marginalement augmenté. La multiplication des redoublements coûterait de toute manière bien trop cher pour que le ministère l’envisage comme solution massive. Gabriel Attal précise d’ailleurs que le passage en Sixième pourrait être conditionné à la participation de l’élève à un « stage de réussite » à la fin des vacances d’été. Le recours à ce dispositif, moins onéreux, sera sans doute plus répandu ; outre le fait qu’il sera bien souvent vécu comme une punition, ce n’est pas en deux semaines que les difficultés accumulées par l’élève seront résolues.
Pour le SNES-FSU, un redoublement s’étudie au cas par cas, après discussion avec la famille et l’élève, afin qu’il ne soit pas interprété comme une punition et que l’élève s’en empare comme d’une chance de mieux réussir la suite de ses études.
A l’opposé, l’organisation syndicale minoritaire qui a inspiré le ministre avec un projet de collège modulaire et un fonctionnement généralisé de groupes de soutien et d’approfondissement a prévu le redoublement dans une « Troisième approfondissement » comme passerelle pour les élèves qui auraient suffisamment progressé dans les classes « soutien » et qui pourraient éventuellement prétendre à une orientation en lycée général et technologique. Dans la réforme de Gabriel Attal, ce serait finalement une “prépa-lycée” mais cela ne change rien sur le fond : ce système creuse les inégalités scolaires et assigne les élèves en soutien à une orientation vers le lycée professionnel ou l’apprentissage. La “prépa-lycée” deviendrait un sas d’attente en collège ou en lycée, mais lequel dans ce cas? comme des sas d’attente ont été créés à l’occasion de la mise en place de Parcoursup.