En ce samedi de fin de vacances, la douce quiétude automnale tranche avec ce qui se joue au Sénat. Sous les ors de la République et grâce à l’invitation officielle d’un sénateur d’extrême droite, les membres de l’association Parents Vigilants, créée par Eric Zemmour, témoignent de leurs actions : raids numériques contre des professeur·es, courrier de dénonciation, campagnes calomnieuses… Se croyant investis d’une mission visant à sauver l’École d’une prétendue décadence, ces parents traquent, menacent, jettent en pâture des professeur·es coupables à leurs yeux de… Simplement faire leur métier.
Car pour Parents Vigilants, organiser des projets pédagogiques autour du thème de l’exil et des migrations, faire une séance d’éducation à la vie sexuelle et affective ou un cours d’histoire sur l’Islam est insupportable. C’est la confirmation que l’extrême droite ne tolère pas l’idée d’une école publique, laïque et émancipatrice, celle qui fait grandir les élèves et éveille les consciences, celle où la liberté pédagogique est au service de l’émancipation.
Plusieurs voix, dont celle du SNES-FSU, ont dénoncé la tenue de ce colloque au Sénat et défendu les collègues menacé·es. Mais une voix manque à l’appel et non des moindres. Celle du ministre de l’Éducation nationale. Un silence coupable et irresponsable à l’heure où face aux obscurantistes et aux réactionnaires de tous bords, vecteurs de haine et de peur, défendre une École émancipatrice, ouverte et universaliste est devenue une question de survie de la démocratie.