Au lieu de profiter de la baisse démographique pour investir dans de meilleures conditions de travail et d’étude, le ministère perpétue le choix de fermer des classes pour en augmenter les effectifs déjà pléthoriques et réformer le collège à coups de dispositifs périphériques.
En Sixième, Devoirs faits devient obligatoire pour l’ensemble des élèves sous le nom d’ Accompagnement aux devoirs. Après deux vadémécums sans valeur réglementaire dont le second affirme qu’il s’agit d’un outil de pilotage des pratiques pédagogiques des professeur·es, est publié un « livret » de mise en œuvre qui renvoie tout au local. Pas de minimum horaire hebdomadaire obligatoire et la quantité horaire peut différer d’un·e élève à l’autre. L’ensemble est financé par des missions de Pacte de 24 heures proposées aux professeur·es exerçant en collège (en acceptant d’abord 18 h de remplacement de courte durée) mais aussi aux professeur·es des écoles (PE). Leur entrée au collège va dans le sens d’une école du socle dont l’aboutissement serait la création d’un corps unique.
L’École du tri social
En Sixième, les élèves seront dispatché·es selon leur niveau dans des regroupements interclasses, une heure par semaine en français ou en mathématiques. Les plus faibles seront en soutien, tandis que les meilleur·es pourront approfondir leurs connaissances. La suppression de la technologie en Sixième qui finance en partie ce dispositif signe un resserrement sur les savoirs « fondamentaux ». Le ministère ne propose que deux moyens pour des groupes à effectif réduit : faire signer un Pacte de 18 heures aux PE ou puiser dans la marge d’autonomie. Le soutien se fera donc sans doute la plupart du temps en classe entière !
Un nouveau programme de sciences et technologie de cycle 3 est applicable à la rentrée, encore plus dense et élitiste en physique-chimie.
Au cycle 4, la Découverte des métiers, financée elle aussi par une « brique » de Pacte de 24 heures, devrait se généraliser, mais pas forcément à tous les niveaux. Là encore, tout est renvoyé au local, ce qui est propice à creuser les inégalités. Si l’ensemble des élèves est concerné par ce dispositif, il vise principalement les élèves en difficulté de façon à les orienter précocement, notamment vers l’apprentissage pré-bac.
De nouvelles évaluations standardisées arrivent en Quatrième, alors que leur exploitation n’apporte rien dans la classe. Elle contribue au contraire au pilotage pédagogique par les directions. La certification Pix Sixième devient obligatoire au moment où la suppression de la Technologie ne permettra plus de travailler ces compétences numériques.
Sus à l’Éducation prioritaire
Un rapport de l’Assemblée nationale publié cet été préconise la suppression du label REP et des garanties qu’il procure. Le SNES-FSU conteste cette proposition et s’opposera à toute offensive.