Préparation de la rentrée et heure mensuelle d’information syndicale
À l’occasion des réunions ou conseils pédagogiques, certains chefs d’établissement peuvent chercher à imposer des modes de fonctionnement de l’établissement contre l’avis des enseignants.
Faites exister les débats dans votre établissement pour permettre d’organiser son fonctionnement en accord avec les personnels !
En lien avec vos sections SNES-FSU départementales et académiques, préparez ces discussions grâce à des Heures mensuelles d’information syndicale (HMIS) permettant d’avoir des débats sans regard hiérarchique, de construire des réactions collectives, des argumentations que vous pourrez porter à plusieurs par la suite en conseils pédagogique, ou en réunions plénières et en CA.
Évaluation des établissements : danger !
Depuis la rentrée 2019, 20 % des établissements sont censés être évalués chaque année. Ce qui signifie que tous les établissements n’ayant pas encore été évalués, devraient l’être en cette année scolaire 2023-24. Le SNES-FSU rappelle que cette évaluation peut être refusée par les personnels et démontre ici les dangers de cette évaluation systématique : Autoévaluation des établissements : attention, danger
Les expérimentations
Toutes les expérimentations (École du socle et ses échanges de service avec le primaire, « classe coopérative », etc.) doivent être votées en CA. Le projet est souvent utilisé pour contourner le caractère national du système éducatif. La loi « pour une école de la confiance » votée durant l’été 2019, comporte un article qui permet d’étendre l’expérimentation à l’organisation horaire des enseignements. Sous couvert d’adaptation au local et d’expérimentations, les EPLE sont mis en concurrence et la liberté pédagogique des enseignants est malmenée. Le SNES-FSU est favorable à ce que les projets restent à l’initiative et à la main des professeurs qui le souhaitent.
Ce qu’il faut savoir sur la réglementation de l’expérimentation
Accompagnement aux devoirs : « Devoirs faits » obligatoire en Sixième
Le ministère communique sur le renforcement de Devoirs faits (DF), voire des e-devoirs faits, prétendant ainsi combler les inégalités scolaires. A la rentrée 2023, le dispositif « Devoirs faits » devient obligatoire pour la classe de 6ème (sans horaire imposé toutefois) et sans financement autre que le « pacte ». La démarche contrainte pour l’élève ne garantira pas davantage de progrès ! C’est dans la classe qu’il faut pouvoir accompagner les élèves, en multipliant les demi-groupes comme le SNES-FSU le revendique.
L’heure de soutien / approfondissement en Sixième
Dès la rentrée 2023, des heures hebdomadaires de soutien ou d’approfondissement seront assurées par des professeurs des écoles (dans le cadre du pacte) ou des professeurs de collège et lycée dont la composition dépendra des résultats aux évaluations de 6ème. Cette heure sera prise dans le cadre des 26 heures des élèves en remplacement de l’heure de technologie. À ce jour, aucun temps de concertation n’est prévu entre les PE et les enseignant·es de français ou de mathématiques des classes de 6ème.
Par mesure d’économie, les dotations horaires globales (DHG) ne seront pas abondées en conséquence, mais c’est la suppression pure et simple d’une discipline qui financera le volet obligatoire du dispositif de soutien / approfondissement. C’est l’horaire de technologie qui en fait les frais.
Cette heure de soutien / approfondissement concerne aussi les 6è SEGPA.
Pour le SNES-FSU, de cette nouvelle organisation de la classe de Sixième, il n’y a rien à garder ! La réforme du collège, c’est la réforme du Pacte que le SNES-FSU appelle à refuser collectivement dans les collèges pour ne pas perdre notre statut. Pap N’Diaye a été très clair en interview, le Pacte amènera l’annualisation des services. Il faudra se saisir d’une opportunité pour résister et exiger des moyens sous forme d’heures d’enseignement : ce qui est obligatoire pour les élèves de Sixième (soutien ou approfondissement et accompagnement aux devoirs) ne l’est pas pour les professeur·es.
Français-culture antique en Sixième
Depuis 2021, sous prétexte d’aider les élèves en français, le ministère expérimente une option en Sixième: français culture antique. Elle n’est pas systématiquement accompagnée de financement spécifique ; sa mise en place se fait souvent avec des heures de la marge d’autonomie. L’éclairage de la langue française par la grammaire latine est illusoire, tel qu’il est envisagé dans le programme, à plusieurs titres. Dans certains établissements, on constate déjà que ce ne sont pas les élèves en difficulté qui choisissent cette option mais un public socialement plus favorisé. Or, une ouverture plus large vers la culture antique devraient être possibles pour tous les élèves ».
Le dispositif Mare nostrum se présente sous la forme d’un projet interdisciplinaire entre les langues anciennes et une ou deux langues vivantes étrangères ou régionales. Le projet des élèves peut être évalué au DNB. L’organisation concrète, les modalités de concertation pour accompagner les élèves dans leur projet et surtout le financement des heures élèves, probablement en HSE, ne sont pas précisés.
L’OVNI « Français et culture antique », une Option Vitrine Non Identifiée : https://www.snes.edu/article/lovni-francais-et-culture-antique-une-option-vitrine-non-identifiee/
Systématisation des évaluations nationales
En Sixième, à chaque rentrée, les élèves passent une session de deux évaluations informatisées en français et en mathématiques… sans que leurs résultats n’apportent beaucoup d’information aux professeurs sur leur niveau. Nouveauté : cette année, les élèves de Sixième devront être positionnés sur l’outil Pix numérique.
À la rentrée 2023, les élèves de Quatrième passeront également une évaluation nationale.
Vont s’y ajouter deux évaluations nationales en Troisième :
- Pix : il s’agit d’une certification obligatoire à ce niveau. Tout se déroule sur une plateforme informatisée sans que les enseignants n’aient d’items à valider. La mise en place d’un parcours Pix pour tous les élèves de cycle 4 correspond à une session informatique qui permet d’évaluer leur niveau et donc leurs besoins en compétences numériques. Ces compétences sont travaillées comme auparavant avec les professeurs dans le cadre du programme de chaque discipline.
École numérique : un Pix de trop !
- Ev@lang: test de positionnement numérique en anglais pour les élèves l’ayant étudié en LV1 ou LV2.
Anglais : Evalang charge la barque
Le SNES-FSU déplore la montée de cette logique certificative ainsi que le temps perdu pour les équipes au passage de ces évaluations qui n’ont pas d’intérêt pédagogique manifeste.
AP et EPI
Dispositif chimérique mis en place en septembre 2016 avec la réforme du collège, l’Enseignement pratique interdisciplinaire ou EPI a disparu corps et bien au fil du temps. Les EPI résiduels sont, en fait, les projets interdisciplinaires que des collègues auraient de toute façon mis en œuvre par choix avec des collègues comme certains le faisaient auparavant avec des moyens horaires suffisants.
Le SNES-FSU rappelle qu’aucun texte réglementaire n’oblige à faire apparaître EPI et/ou AP dans l’emploi du temps. Ils font partie intégrante de nos enseignements disciplinaires et leur contenu dépendent des programmes.
– AP et EPI : où en est-on ?
– AP et EPI : prenons la main !
Dispositif « Découverte des métiers » au cycle 4 (dès la Cinquième)
Une note de service consacrée à la Découverte des métiers de la Cinquième à la Troisième est parue au Bulletin officiel le 23 mai 2023. Elle concerne l’année scolaire 2023-2024. Elle répond à une commande présidentielle et est un pan du parcours Avenir.
Les buts affichés sont de permettre aux élèves de « développer leurs compétences en matière d’orientation, d’ouvrir leurs horizons et d’élever leur ambition scolaire et professionnelle afin de favoriser des choix plus variés et éclairés », mais aussi de renforcer « l’épanouissement personnel de chaque élève » et de réduire les inégalités sociales. Un objectif chiffré de 40 à 50 métiers à faire connaître aux élèves à l’issue du cycle 4 est avancé.
Le SNES-FSU ne peut adhérer à l’esprit et au fond de cette note de service qui introduit une régression sociale. Ce n’est pas en commençant à opérer de manière insidieuse un tri social dès la classe de Cinquième que l’on élèvera l’ambition scolaire et professionnelle des élèves.
https://www.snes.edu/article/decouverte-des-metiers-pre-orienter-a-mots-couverts/
Imposition de classes “sans notes” versus liberté pédagogique
Le ministère actuel n’est pas particulièrement attaché à l’évaluation “sans notes”. Il laisse libre cours à cette pratique sous prétexte d’innovation et d’autonomie des établissements. L’évaluation “sans notes” a permis à des chefs d’établissement de s’immiscer dans les pratiques pédagogiques des enseignants. C’est pour certains d’entre eux un puissant outil de management. L’expérience montre que dans les établissements où les enseignants résistent collectivement, ce type de projet est rapidement abandonné par les chefs d’établissement. Certains ont imposé une double évaluation tout au long de l’année pour “préparer” l’évaluation des bilans de fin de cycle : ce fonctionnement n’est pas réglementaire. Une fois la charge de travail doublée, les enseignants acceptent plus facilement de glisser dans un système unique d’évaluation “sans notes” afin d’éviter de travailler en “double tâche”.
– Classes « sans notes » : ce n’est pas obligatoire
– Évaluation : ne rien se laisser imposer
Effectifs par classe : toujours à la hausse
Alors qu’il y a moins d’élèves au collège depuis la rentrée 2020, les effectifs par classe continuent d’augmenter à cause des suppressions de poste. Cela induit des conditions de travail et d’étude toujours plus dégradées pour les élèves et les professeurs. Les suppressions de classe ont des impacts très lourds avec la démultiplication des compléments de service.
Que va-t-il advenir de l’éducation prioritaire ?
La réforme de l’éducation prioritaire avance à bas bruit à coups de CLA et de cités éducatives. Le ministère a annoncé une révision de la carte de l’éducation prioritaire pour la rentrée 2025. Cependant, le rapport de la députée Carel préconise de supprimer le label Éducation Prioritaire.
Dossier éducation prioritaire du SNES-FSU
Professeur principal : c’est la surcharge !
De part la multiplication des missions liées aux professeurs principaux avec la mise en place de la circulaire de 2018, de plus en plus d’entre eux sont débordés. Nombreux sont les professeurs qui refusent cette mission ou frôlent le burn-out à cause d’elle.
Il est important de rappeler que cette mission ne peut pas être imposée.
De plus, le SNES-FSU rappelle son attachement aux équipes pluri-professionnelles. L’orientation ne peut pas être portée par les professeurs principaux (ou des associations qui font de l’entrisme). Depuis de nombreuses années, les missions d’orientation des Psy-EN sont sans cesse reniées notamment avec l’absence de recrutement.
Liens vers les dossiers et suppléments US :
Dossier École inclusiveDossier Éducation Prioritaire