Une certification en mode “GreenPix”
Après Ev@lang pour les langues vivantes, Pix pour la culture numérique, le gouvernement annonce une nouvelle certification qui portera sur le « Savoir vert ». Cette certification, pour tous les élèves de 3ème, permettra de « s’assurer qu’il y ait un socle commun qui soit maitrisé sur différents items comme bien s’alimenter, trier ses déchets, comprendre le changement climatique… ».
Le ministre Pap Ndiaye avait déjà saisi le Conseil Supérieur des Programmes sur le sujet. Cette demande avait abouti à un document visant à renforcer l’éducation liés au développement durable. Ce document se déclinait en grands principes, mais aussi avec un référentiel de compétences et des démarches pédagogiques possibles.
Certifier et dissoudre !!
Ce même mercredi, le ministre de l’Intérieur a présenté le décret demandant la dissolution du collectif “Les Soulèvements de la Terre”. La FSU, via un communiqué de presse, a apporté son soutien au collectif et a réaffirmé son refus de toute criminalisation du mouvement social. La crise écologique ne pourra pas être dissoute !!
Avis du SNES-FSU
Une nouvelle fois, le gouvernement ajoute une couche au « mille-feuille certificatif » de fin de cycle 4.
Certifier n’est pas former, bien au contraire. Ces questions environnementales demandent du temps d’apprentissage, une approche interdisciplinaire qui doit être construite par les équipes, au sein de la classe.
Par ailleurs, la mise en place de certifications ou autres évaluations nationales normalisées n’ont qu’une seule conséquence: la perte de sens du métier. Les collègues se sentent malheureusement obligé.es de répondre à la commande institutionnelle. Un “Teach to test” prend lieu et place dans les progressions au détriment d’un véritable apprentissage des connaissances. Une forme de pilotage institutionnel des pratiques pédagogiques s’installe de plus en plus, avec une ouverture vers des évaluations externes sur lesquelles les enseignants n’ont plus la main.
Ce n’est pas en formalisant une quelconque évaluation via une plateforme numérique lambda que les élèves pourront réellement s’approprier les questions environnementales, concernant notamment le changement climatique et la biodiversité. Donner les moyens nécessaires, en terme d’effectifs, d’horaire disciplinaire, pour la mise en œuvre des programmes doit être la priorité gouvernementale.