Lien vers le rapport.

Les articles et paragraphes qui suivent reprennent les différents points traités dans ce rapport ainsi que des recommandations suggérées par l’IGESR. Il donne aussi sur certains points, l’analyse du SNES-FSU.

Il est important de noter que ce rapport, date de juin 2021 mais n’a été publié qu’en avril 2022, alors que la réforme du lycée (et celle du baccalauréat) est en cours. Les bouleversements non négligeables qu’elle induit pour la discipline, n’ont donc pas été pris en compte.

Lien vers l’article sur le collège.

Lien vers l’article sur le lycée.

Pourquoi enseigne-t-on la physique-chimie ?

Pour la mission, l’enseignement de la physique chimie est indispensable pour l’ensemble des élèves, avec l’objectif de former des citoyens éclairés. Elle concerne parallèlement un groupe plus restreint d’élèves qui se consacreront à des études et une carrière scientifiques.

Extraits du rapport

Les sciences expérimentales font partie de l’histoire culturelle de l’Humanité et constituent un patrimoine immatériel (théories, méthodes, expériences) et matériel (instruments, techniques, etc.) vivant qu’il nous revient de connaître, de transmettre.

Eu égard à l’emprise des sciences et des technologies sur nos sociétés, il paraît indispensable de renforcer à la fois la formation des futurs scientifiques et la diffusion d’une culture scientifique et technologique pour que la pensée scientifique ne soit plus l’apanage des seuls scientifiques.

Il convient d’assumer le fait que, dans un monde façonné par les sciences et la technologie où des questions socialement vives concernant le climat, la transition écologique et la préservation des ressources et de l’environnement s’imposent à tous, l’éducation aux sciences et par les sciences des élèves, futurs citoyens ou futurs scientifiques, est essentielle et ne saurait se structurer sans que les élèves ne bénéficient d’un horaire suffisant d’exposition aux sciences fondamentales et tout particulièrement à la physique-chimie.

État de la discipline physique-chimie : bilan et perspectives

L’avis du SNES-FSU

Donner à tous les élèves les clés pour comprendre le monde et prendre des décisions éclairées pour leur vie personnelle comme pour la société dans laquelle ils souhaitent vivre, est fondamental pour envisager le futur avec ses nouvelles complexités (enjeux climatiques, environnementaux, sanitaires).

Il est par ailleurs essentiel qu’en cycle terminal l’enseignement de la physique chimie de spécialité soit reconnu pour ce qu’il est, et non plus comme il a pu l’être par le passé, comme un outil de sélection (série S). En effet, l’enseignement de la physique chimie pour les élèves qui se destinent à une carrière scientifique, doit permettre d’ancrer les bases de la réflexion et du raisonnement argumenté, s’appuyant sur des modélisations mathématiques, préparant ainsi plus solidement les futurs étudiants. Cela implique bien sûr un temps suffisant, dont nous reparlerons plus bas.

Les acteurs de la discipline physique-chimie : les enseignants

La mission note un manque de formation scientifique pour une majorité de professeurs des écoles.

Les professeurs de physique chimie sont majoritairement des hommes.

La mission déplore la baisse de niveau des candidats au CAPES (de trop nombreux postes non pourvus) et préconise une meilleure formation initiale.

Ces dernières années le nombre de professeurs contractuels est en forte hausse surtout en collège. Ces enseignants sont peu formés bien que chargés d’un grand nombre d’élèves.

Extraits du rapport

Les professeurs des écoles sont pour moins d’un cinquième d’entre eux, issus d’une licence relevant du domaine des sciences. La formation initiale proposée lors des deux années du master MEEF mention premier degré, n’accorde qu’une place très modeste aux sciences et à la technologie. La formation continue obligatoire, réorientée exclusivement vers les « fondamentaux », ne permet donc pas de compenser les insuffisances liées aux parcours universitaires antérieurs non scientifiques et à la formation initiale. 

Le corps professoral chargé de l’enseignement de la physique-chimie est plutôt masculin avec une forte représentativité des professeurs agrégés et de chaire supérieure en raison du grand nombre de classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques et des sections de technicien supérieur.

Le recrutement des professeurs des spécialités physique et électricité appliquée, mesures physiques et chimiques et procédés physico-chimiques est arrêté ce qui pose problème pour certaines sections de technicien supérieur.

Recommandation 1 : dresser un état des lieux prospectif des besoins en professeurs de physique-chimie pour les postes spécifiques de STS en vue de redynamiser le mouvement spécifique national en lien avec les inspecteurs territoriaux.

En matière de recrutement des enseignants, si la situation pouvait sembler satisfaisante jusqu’en 2018 … la dégradation rapide du niveau des candidats au CAPES externe de physique chimie a conduit à n’attribuer que deux tiers des postes mis au concours à la session 2019. 

Recommandation 3 : renforcer la composante disciplinaire théorique et expérimentale de la formation en amont et en aval du concours du CAPES externe de physique-chimie.

Depuis plus de dix ans, le recours aux professeurs contractuels est récurrent pour la spécialité mathématiques – physique-chimie en lycée professionnel et depuis quatre ans, on constante une croissance très rapide du nombre de contractuels dans la matière physique-chimie en collège et en lycée général et technologique. Ces contractuels sont préférentiellement affectés en collège … peu formés sont chargés d’un nombre important d’élèves et confrontés à l’absence de personnel de laboratoire.

État de la discipline physique-chimie : bilan et perspectives

L’avis du SNES-FSU

Le SNES-FSU déplore que les personnels contractuels soient mis en difficulté de fait, par leur nomination tardive, leur manque de formation, le manque de tuteur pour les aider même si cela est prévu dans les textes et la précarité financière dans laquelle ils sont tenus.

La mission propose de renforcer la formation initiale. Parallèlement les épreuves de recrutement du CAPES ont été modifiées pour reléguer au second plan les compétences disciplinaires (voir JO 0025 du 29/01/21). Il ne reste plus désormais qu’une seule épreuve écrite théorique de physique chimie alors que parallèlement une épreuve “entretien de motivation” (type RH) est mise en place (Coeff. 3 sur 12).

N’y a-t-il pas une contradiction entre des épreuves moins disciplinaires et le souhait de la mission de renforcer la formation initiale ?

Sans un niveau de rémunération relevé rapidement et sans contrepartie, ainsi qu’une meilleure considération du corps professoral, il est fort à parier que les candidats ne vont toujours pas se bousculer pour passer le CAPES et que cette situation alarmante va perdurer.

La didactique, l’interdisciplinarité et les différences entre filles et garçons en physique-chimie

La mission estime que les enseignants ne se forment pas assez en didactique même si elle constate une progression dans ce domaine. Elle souhaite également un enseignement intégré des sciences en sixième et plus d’interdisciplinarité au lycée via l’enseignement scientifique.

Enfin la mission souligne toujours le manque de filles dans les filières scientifiques malgré les actions menées.

Extraits du rapport

Concernant les contenus de formation, l’enquête conduite auprès des corps d’inspection montre que, pour les enseignants de physique-chimie, la formation continue en didactique domine (48 %) (La compétence didactique des enseignants de physique-chimie progresse mais est encore trop faible), devant le champ de l’actualisation disciplinaire (31 %) et enfin les sujets transversaux (21 %). Pour les enseignants de mathématiques – physique-chimie, la situation est plus équilibrée avec respectivement 30 %, 34 % et 36 %.

La mission estime indispensable de promouvoir une plus grande intégration de l’enseignement de sciences et technologie en classe de sixième.

L’enseignement scientifique, mis en place en classe de première dans la voie générale du lycée à la rentrée scolaire 2019, ouvre une possibilité d’interdisciplinarité qu’il conviendra d’accompagner.

La mission note une moindre représentation des filles dans les parcours scientifiques, des performances des filles en physique-chimie légèrement inférieures à celles des garçons et une appétence plus faible pour les sciences attestée par les enquêtes nationales et internationales. Les actions d’information et de sensibilisation pour développer l’appétence et lutter contre les stéréotypes en sciences peinent à faire évoluer les taux d’orientation des filles vers les sciences.

État de la discipline physique-chimie : bilan et perspectives

L’avis du SNES-FSU

L’interdisciplinarité ne doit pas être le voile posé par le ministère pour dissimuler sa volonté de voir un.e unique professeur.e enseigner à la fois la physique-chimie, les sciences de la vie et de la Terre et la technologie pour l’IEST (au collège) ou l’enseignement scientifique (au lycée). Le SNES-FSU rappelle son attachement à ce que chaque professeur.e enseigne uniquement sa discipline de recrutement.

La moindre présence des filles en physique chimie est un problème récurrent depuis de très nombreuses années. Le ministère en parle beaucoup depuis un an ou deux mais ne fait rien concrètement pour améliorer cette situation. Pire, la réforme du lycée de 2019 n’a fait qu’empirer les choses à ce sujet.

Au final, ce rapport de près de 90 pages ressemble à une photographie. Il permet de connaitre ce qui est, sans en faire de critique. Les recommandations qu’il présente ne remettent rien en cause.


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