Le SNES-FSU se bat et se battra à vos côtés pour que les professeur.es de lettres soient mieux considéré.es – ce qui passe immanquablement par une revalorisation de la rémunération de nos métiers –, et pour que les conditions d’exercice soient sensiblement améliorées.
Le SNES-FSU demande une audience à l’Inspection générale de Lettres pour porter ses revendications et propositions. Nous y exposerons également la situation critique de l’enseignement des LCA.
The Outlaw, Frederic Remington
EAF, une épreuve insurmontable… pour les professeur.es
Pour empêcher que la réforme Blanquer s’applique dans toute sa brutalité, il est important de construire ensemble dès aujourd’hui une large et forte mobilisation.
Dès le mois d’octobre 2019, la secrétaire générale du SNES-FSU alertait le ministre Blanquer sur l’impossibilité de mettre en œuvre des programmes pléthoriques et élitistes et demandait des aménagements structurels, et notamment la diminution du nombre de textes pour l’oral de l’EAF. Depuis, le SNES-FSU n’a cessé de porter ces revendications auprès de l’Inspection générale, du comité de suivi de la réforme du lycée, les a rappelées maintes fois au Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) et aussi devant le Conseil Supérieur des Programmes (CSP). Notre syndicat a présenté en décembre 2021, devant le Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de travail (CHSCT) du ministère de l’Éducation nationale, un dossier étayé dénonçant les conditions de travail des professeur.e.s de lettres correcteur/trice.s, assorti d’une liste de préconisations. (Cf article : https://www.snes.edu/article/eaf-ne-pas-y-laisser-sa-sante/ )
Ces actions plurielles et multiformes ont permis d’obtenir des aménagements conjoncturels et quelques assouplissements pérennes : le renouvellement du programme de Première non plus par moitié mais par quart tous les ans, une diminution de 20% à 25 % du nombre de textes prescrit au départ pour l’oral de l’EAF, la prise en compte dans certaines académies de préconisations portées devant le CHSCT ministériel.
Mais ces avancées sont encore nettement insuffisantes :
- Le nombre de textes à préparer pour la première partie de l’oral est trop élevé (20 en voie générale et 12 en voie technologique, selon le BO du 30 juillet 2020) et dévore une part énorme du temps de cours, au détriment de la préparation aux multiples autres exercices des examens, au détriment aussi du plaisir de lire, d’apprendre et de réfléchir…
- Les œuvres imposées contraignent les enseignant.es à des temps d’appropriation et de construction de cours très lourds, et écrasent la liberté pédagogique, d’autant que d’autres injonctions tendent encore à déposséder les professeur.es de la maîtrise de leur métier.
La charge de travail imposée par ces programmes et ces modalités d’examen est proprement insurmontable.
À nous de réformer la réforme !
Il faut obtenir rapidement des aménagements pour l’EAF afin d’organiser la progression de l’année en conséquence.
Le SNES-FSU appelle dès aujourd’hui les professeur.es à se positionner pour 16 textes au maximum pour le baccalauréat général. Cette consigne syndicale sera largement diffusée, par tous les canaux possibles, pour que les collègues puissent s’y référer et être protégé.es des pressions.
Mais, pour le SNES-FSU, il faut aller plus loin en supprimant les œuvres imposées du programme de Première et en remaniant les épreuves de l’EAF, à l’écrit comme à l’oral. Il faut également que le principe de pondération s’applique aux heures de français en Seconde.
Une pétition contre les écrits de spécialité en mars
Le SNES-FSU est à l’initiative d’une pétition intersyndicale pour le report des écrits des spécialités en juin. Nous vous invitons à la signer et à la diffuser le plus largement possible :
Le programme limitatif, tel qu’il a été défini par le Bulletin Officiel du 30 septembre 2022, n’a pas de sens sur le plan pédagogique.
Pour HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) le programme “resserré” reprend en effet exactement celui qui était de mise pendant le COVID, à savoir la suppression de l’item “Éducation, transmission et émancipation” pour l’objet d’étude “La Recherche de soi” et de l’item “Création, continuités et ruptures” pour l’objet d’étude “L’Humanité en question”.
Si les examens sont maintenus les 20, 21 et 22 mars, les items exclus du programme de l’écrit devront être abordés en fin d’année alors que les objets d’étude dans leur ensemble et leur cohérence auront été traités dans les mois précédents. On peut également s’interroger sur l’impact qu’aura, notamment sur les élèves les plus fragiles, la disparition du choix entre un texte littéraire et un texte philosophique qui avait été mis en place en juin 2022.
En LLCA (Littérature et Langues et Cultures de l’Antiquité), le programme n’est en rien allégé : les deux objets d’étude sont ceux prévus depuis la mise en place de la réforme. Les possibilités de choix entre deux questions de lexique, deux questions de grammaire et deux sujets de compréhension et interprétation disparaissent. Les élèves vont donc composer en LLCA exactement dans les conditions prévues par les textes de 2018 ! Les conditions d’enseignement de cette spécialité (horaires parfois incomplets, élèves spécialistes regroupé.es avec les optionnaires sur une grande partie de l’horaire malgré des programmes et des objectifs très différents) auraient dû conduire à maintenir les possibilités de choix.
Les combats, à court et long termes, sont nombreux mais si importants ! Le SNES-FSU mènera des actions jusqu’à ce que nous ayons gain de cause !