Une rentrée « plutôt bonne », « convenable », « qui s’est bien passée »… visiblement le dictionnaire des synonymes a chauffé rue de Grenelle en ce début d’année. Tout particulièrement à la page « rentrée réussie ». On suggérera aux éminences de la rue de Grenelle de délaisser quelques instants les dictionnaires et de se familiariser avec l’usage de la calculatrice : trois semaines après la rentrée, on attend toujours le bilan chiffré du nombre de postes non pourvus. À moins qu’on puisse désormais ajouter « la rentrée 2022 » à la longue liste des expressions synonymes de « déni de réalité ».
Au passage, on rappellera que la calculatrice fait partie du matériel ministériel obligatoire, notamment celle qui fait les bons calculs pour nos salaires. Pour l’instant, celle du ministre est quelque peu défaillante, surtout quand elle chiffre le milieu de carrière à une dizaine d’années, et donc la carrière à 20 ans ! On autorisera le prêt de matériel à son petit camarade de classe Olivier Dussopt pour qu’il corrige ses grossiers calculs sur la réforme des retraites.
Mais voilà que le ministre clame maintenant sa volonté de « s’attaquer au collège ». Les mots sont choisis et ils sont violents. Au SNES-FSU on revendique depuis longtemps de repenser le collège mais certainement pas en ces termes. Plutôt que le matériel ministériel inopérant, les personnels préfèreront ajouter en haut de leur liste de rentrée de bonnes chaussures pour les manifestations, et l’adhésion au SNES-FSU !