L’augmentation de 3,5% ne compense pas les pertes passées, pas plus que l’inflation
Le président de la République déclarait le 14 juillet que « …la meilleure réponse au pouvoir d’achat, c’est le travail et les salaires… ». Force est de constater que les mesures de l’été ne protégeront pas les rémunérations des salariés. Au contraire, ce gouvernement organise leur régression puisque l’augmentation de la valeur du point d’indice (+ 3,5 %) est inférieure à l’inflation constatée (+ 5,2 % entre mai 2021 et mai 2022)
Ces chiffres étaient pourtant connus lors de la conférence salariale du 28 juin où le ministre de la Fonction publique a indiqué vouloir lancer le chantier des rémunérations à la rentrée de septembre au lieu de tout simplement procéder au rattrapage des pertes. Lors des douze dernières années, le point d’indice n’a évolué que quatre fois (+ 0,5 % en 2010, + 0,6 % en 2016, + 0,6 % en 2017 et + 3,5 % en juillet 2022) alors que l’inflation sur la même période s’élève à 17,3 %. Revalorisation sans contreparties !
La GIPA (Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat) ne concerne pas la grande majorité des collègues. Cet outil, centré sur la situation isolée d’un seul individu, oublie l’équité entre les générations.
Pour assurer le maintien du pouvoir d’achat, il n’y a pas d’autre voie que le retour de l’indexation des traitements sur les prix.
Revalorisation sans contreparties
Le SNES-FSU combat l’idée toujours présente d’introduire des parts variables de rémunération soumise à une évaluation contractualisée, dépendante des objectifs locaux. Sous couvert de « valoriser » les prestations des individus, il s’agit d’encadrer l’activité professionnelle, de faire pression sur les fonctionnaires pour imposer d’autres missions, en décentrant l’activité vers des tâches périphériques, facilement évaluables et repérables. Ces modes de gestion auraient aussi le grand avantage de « trier » les personnels et de laisser les recteurs maîtres des carrières, à rebours du PPCR.
1,13 fois le SMIC
Le premier échelon d’un professeur certifié, CPE ou Psy-ÉN est rémunéré à 1,13 Smic contre plus de 2 fois au début des années 1980. Résultat, les jeunes professeurs, CPE et Psy-ÉN, recrutés à bac +5 après un concours difficile, relèvent d’une politique de lutte contre la pauvreté : la prime d’activité !
Depuis la désindexation en 1983 de la valeur du point d’indice sur les prix, le pouvoir d’achat a fortement baissé. Les augmentations de la retenue pour pension civile (7,85 % en 2010 à 11,10 % actuellement soit + 41 %) et celle de la CSG (+ 22,7 % au 1er janvier 2018) ont encore accentué le phénomène
Le SNES et la FSU exigent que soit rapidement concerté un mécanisme pérenne d’indexation des salaires sur les prix ainsi que l’ouverture de négociations portant sur les carrières et les rémunérations.