Sans réels aménagements après 18 mois de contexte Covid et du protocole sanitaire, la rentrée 2021 s’annonce compliquée !
Un projet local d’évaluation en lycée !
En cette rentrée 2021, avec l’adaptation du périmètre de l’évaluation de l’épreuve de spécialité SVT à compter de la session 2022, la profession pouvait être soulagée. Le casse-tête organisationnel et pédagogique semblait résolu.
Force est de constater que le ministère n’en est plus à un coup tordu près. Profitant du décret qui modifie la session 2022 du bac, le ministère en a profité pour ajouter le « Projet Local d’Evaluation » . Ce PLE est un piège qui pourrait avoir des conséquences aussi bien sur l’organisation dans les établissements, que sur la notion de liberté pédagogique inscrite dans le code de l’Éducation.
Le SNES-FSU, comme l’ensemble des organisations syndicales (à l’exception du SE-UNSA), a voté contre ce PLE. Il a édité une analyse précise sur les risques et les moyens de contre-carrer cette mainmise locale sur notre mission d’évaluation. https://www.snes.edu/article/controle-continu-projet-evaluation-guide-syndical/
Côté ministère, l’Inspection Générale a réalisé un guide « pratique » de l’Évaluation, où chaque discipline est « soumise à la question » : Comment bien évaluer au sein de ce PLE ? Ce guide n’est pas un texte réglementaire et ses “injections” n’en sont donc pas. https://eduscol.education.fr/document/5470/download
L’enseignement des SVT souffre particulièrement de cette contrainte de l’évaluation écrite et pratique en spécialité dès le mois de mars. Ces aménagements en Terminale qui libèrent d’un tiers environ le programme à traiter pour cette échéance et le renvoie à celle du Grand Oral perdureront-ils ?
Après deux années, certes très particulières, de la mise en œuvre des nouveaux programmes en Seconde et Spécialité de Première, il se confirme que ceux-ci doivent être allégés, et reconsidérés dans leurs thématiques si l’on veut favoriser la conservation de la spécialité en Terminale par les élèves qui se destinent à des études de Sciences, de Santé…
L’abandon d’une spécialité lors du passage en Terminale ne favorise pas la construction d’une culture scientifique et reste un non-sens au vu des enjeux sociétaux et environnementaux, comme en témoigne la sollicitation des enseignants de SVT à propos de la vaccination par exemple.
Dans cet objectif, il est nécessaire et urgent de revenir sur la diminution des dédoublements, de flécher les horaires d’enseignement en demi-classe afin de favoriser la mise en œuvre de réelles conditions expérimentales, de développer progressivement des compétences inhérentes à notre discipline.
En Enseignement Scientifique de Première et Terminale, les programmes inchangés restent inadaptés au public concerné.
En collège, quid novi sub sole ? Pas grand chose !
Si les SVT ont encore eu les honneurs du DNB, le sujet a mis en difficulté de nombreux élèves et les grilles de correction ont connu des modifications de barèmes en fonction des académies !
La rentrée 2021 comme la précédente, se fera sans réelle mise en place d’un protocole sanitaire qui permette de conjuguer protection des élèves et des personnels, et pratiques expérimentales. Avec des effectifs en hausse au sein des classes, le travail pré- et post-TP devient lourd, avec la nécessité d’avoir toujours à l’esprit la santé des élèves et personnels (désinfection du matériel, ou matériel à usage unique…).
Construire une culture scientifique chez nos élèves
Notre mission demeure l’encadrement et l’accompagnement dans la construction d’une culture scientifique chez nos élèves. Les problématiques environnementales et sanitaires qui se sont multipliées ces dernières années, sont une source de terrain d’étude pour notre discipline : le fait scientifique face à l’opinion personnelle.
Par l’existence d’un groupe de réflexion pédagogique en SVT, l’organisation de stages et de Journées de Réflexion Disciplinaire, de rencontres avec les collègues lors de stages nationaux ou académiques, le secteur Contenus du SNES s’est engagé depuis des nombreuses années dans une réelle réflexion sur les pratiques disciplinaires, et se veut force de propositions tant en direction des collègues que dans les instances de l’EN.