Le sujet de DNB de sciences-physiques métropolitain est très classique. Ce n’est pas non plus la difficulté de ses questions en soi que l’on pourrait critiquer. Réglementairement, il est possible d’interroger les élèves sur l’ensemble du programme de cycle 4.

Etait-ce cependant bien raisonnable de poser tant de questions, étudiées en classe de Quatrième par la majorité des professeurs, alors que les élèves ont vécu cette année là 3 mois d’enseignement chaotique (à distance, en demi-jauge) ? Les rédacteurs ont-ils pensé que les professeurs de sciences-physiques étudieraient le programme de Quatrième pendant l’année de Troisième afin de rattraper les lacunes accumulées ? On sait que ce n’était pas vraiment possible puisque les élèves proviennent de différentes classes, de différents collèges s’ils ont déménagé et il ne leur restait pas forcément les mêmes notions à découvrir lorsque l’épidémie de covid a impacté de plein fouet leurs conditions d’études. De plus le message impulsé par le ministère était clair : il n’y avait pas besoin d’aménager les programmes. Les professeurs de Troisième ont donc travaillé à terminer le programme chargé qu’ils mettent en œuvre chaque année.

L’exercice de chimie portait en effet sur les combustions et la composition atomique d’une molécule, l’équilibre d’équation de réaction sur lesquels on passe traditionnellement du temps en Quatrième. Par ailleurs, l’exercice sur les conversions d’énergie s’appuie sur une centrale hydraulique, qui n’est plus explicitement au programme de cycle 4. Certes, nombreux sont les professeurs qui continuent de la présenter au élèves puisque le fonctionnement de ce type de centrale était une notion à étudier dans le programme précédent.

Cerise sur le gâteau, le thème général traité dans cette épreuve fait référence à une  notion de développement durable ajoutée au programme durant l’été 2020 alors qu’à cette période, les collègues attendaient de réels aménagements de programme, c’est-à-dire des allégements.

Faire porter l’épreuve écrite sur l’année la plus bouleversée par la crise sanitaire montre tout le mépris que le ministère porte aux professeurs et aux élèves, dont l’égalité de traitement a ainsi été encore une fois mise à mal.

Le SNES-FSU demande des repères annuels forts dans les programmes de sciences-physiques et donc des sujets de DNB qui ne portent que sur l’année de Troisième. Par ailleurs, la crise du covid et ses conséquences sur les élèves ne sont pas finies, le SNES-FSU continue donc de demander des aménagements de programmes et d’épreuves du DNB pour l’année 2021-2022.

Le mépris pour les professeurs se voit aussi dans les conditions de correction et de rémunération. Le SNES-FSU demande que l’épreuve orale soit rémunérée, conformément à l’arrêté de 2012, et que les montants de rémunération concernant la correction des copies de l’épreuve orale soient revalorisés.


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