Le président de la République a annoncé ce soir la fermeture des établissements scolaires et le passage à l’école à distance pour deux semaines encadrant une période de vacances. Cette annonce est un cruel constat d’échec de la stratégie de Jean-Michel Blanquer.
Pendant des mois, le ministre de l’Éducation nationale a nié la réalité de la circulation du virus en milieu scolaire. Pendant des semaines, il a refusé les propositions du Snes-FSU qui visaient à articuler protection immédiate et prévention afin d’éviter la fermeture des établissements scolaires, réduisant le débat à l’opposition fermeture contre ouverture, refusant de voir les solutions intermédiaires. La semaine dernière, Jean-Michel Blanquer balayait d’un revers de la main le sujet vacances scolaires en prétextant que cela relevait de la « pensée magique » car « on se contamine moins à l’école qu’en vacances ». Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, il vantait, en musique, les mérites de l’enseignement en présentiel sans prendre la mesure de la dégradation rapide de la situation. Quel gâchis, que de temps perdu !
Aujourd’hui face à la 3eme vague, les collèges et les lycées replongent dans les affres de l’enseignement à distance. Le ministre de l’Éducation nationale et le gouvernement portent une très lourde responsabilité dans cette situation.
On est prêt ?
Le ministre de l’Education nationale avait affirmé en début d’année que « nous sommes préparés à tout » mettant en avant le plan de continuité pédagogique existant. Mais dans la réalité, bien peu de choses ont été faites pour tirer les leçons du premier épisode d’enseignement à distance : la fracture numérique n’a pas été résorbée, les outils numériques sont toujours aussi faillibles comme le montrent les difficultés des collègues et élèves dont les établissements ont fermé ces derniers jours.
Le déni du ministre a obéré toute possibilité de préparation sérieuse.
Le Snes-FSU rappelle que tout l’enjeu de l’enseignement à distance est d’abord de garder un lien pédagogique avec les élèves. Dans les prochains jours, du temps doit être dégagé pour les équipes afin de s’organiser et d’organiser, comme elles le souhaitent le suivi des élèves. Des mesures d’urgence doivent être prises pour équiper les personnels et les élèves qui en ont besoin. Cette nouvelle période rend encore plus complexe la tenue des examens de fin d’année : le Snes-FSU réitère sa demande de neutralisation du grand oral et d’aménagements pour l’épreuve de français.
Préparer l’après
Il faut aussi préparer l’après confinement : le retour dans les établissements, d’un point de vue sanitaire et pédagogique. Des conditions de reprise très cadrées seront nécessaires : demi-groupes, tests massifs pendant plusieurs semaines pour surveiller la circulation du virus etc… L’école à distance creuse les inégalités, cela suppose des mesures immédiates pour les examens de fin d’année mais aussi pour fournir aux équipes les moyens d’accompagner les élèves ce qui suppose notamment de revenir sur les suppressions de postes programmées pour la rentrée 2021.
L’Éducation nationale est essentielle à la vie du pays : les personnels tiennent le service public d’Éducation, seuls, depuis des mois. Les grands discours ne suffisent pas : il faut enfin des mesures fortes pour renforcer et protéger le service public d’Éducation et ses personnels.