Jour de carence : Education nationale

Une nouvelle réunion sanitaire a eu lieu mardi 23 mars, réunissant les organisations syndicales et le cabinet du ministre. Il s’agit de la première réunion depuis le 2 mars, or depuis, la situation sanitaire s’est considérablement dégradée, il y avait donc urgence à traiter des questions relatives à la situation sanitaire dans les établissements scolaires, d’autant plus que les annonces de Jean Castex le 18 mars ne concernaient que très peu l’Education nationale.

Vaccination : des engagements, maintenant, il faut des actes !

Le Snes, et la FSU, ont rappelé leur exigence d’une vaccination accélérée et prioritaire pour les personnels de l’Education nationale (voir la pétition de la FSU : exigeons la vaccination des personnels !) . Si l’Éducation nationale est bien la priorité que vante le gouvernement, tous les moyens et toutes les énergies doivent être mobilisés pour la faire vivre au quotidien et pour protéger les agents. La vaccination doit être un outil intégré à une stratégie cohérente et complète de de protection et de prévention. Jusqu’ici, et depuis un an, l’Éducation nationale n’avait ni l’un, ni l’autre. (voir notre article : vaccination, le grand vide)

Le président de la République a fait des annonces en parallèle de la réunion

“A partir de mi-fin avril, nous allons avoir de plus en plus de vaccins qui vont arriver, et on sera à ce moment là dans une situation qui nous permettra d’envisager d’avoir des campagnes ciblées sur des professions qui sont exposées et à qui on demande des efforts. Les enseignants en feront légitimement partie.”

Emmanuel Macron, le 23 mars.

Ces déclarations viennent enfin reconnaître le rôle incontournable des enseignants, mais aussi leur exposition particulière dans le contexte sanitaire actuel. Reconnaissance que Jean-Michel Blanquer n’avait jamais daigné esquisser.

Mais cette annonce doit se concrétiser par les précisions suivantes :

  • un calendrier avec des engagements fermes sur un début de vaccination début avril et non pas un très vague “à partir” qui peut renvoyer vers la fin de l’année scolaire.
  • La vaccination doit concerner tous les personnels de l’Education nationale : les CPE, PsyEN, AED et AESH ne doivent pas être oubliés !
  • Des réponses doivent être apportées à des questions très concrètes au-delà du calendrier : quelle organisation, quel lieu de vaccination, quel congé pour couvrir une absence pour cause de vaccination pendant le service ? La FSU continue d’intervenir pour que les personnels en arrêt pour cause d’effets secondaires ne se voient pas infliger une journée de carence, comme cela est prévu actuellement. Le Snes-FSU interroge le ministère sur ces sujets depuis janvier, il y urgence à ce que des réponses soient apportées, sous peine de se retrouver, encore une fois, dans dans la précipitation et l’impréparation la plus totale.

Le cabinet du Ministre a précisé qu’un travail était en cours avec le ministre de la Santé pour traiter ces questions, sans donner plus de précisions sur les annonces à venir (ou les annonces en cours).

Situation des collèges

En pleine 3eme vague qui justifie des mesures de freinage/reconfinement, rien n’est fait pour les collèges, en particulier ceux des 16 départements dits confinés. Incompréhensible. Le Snes-FSU a redemandé que des mesures permettant de limiter le brassage soient rapidement mises en œuvre.

Le cabinet du ministre précise que le passage à l’hybride pour les collèges des zones confinées est possible, au cas par cas. Une consigne orale a été passée en ce sens aux Recteurs. Dès maintenant, il convient de s’appuyer sur cette déclaration pour obtenir les aménagements nécessaires. En cas de difficulté, contactez votre section académique. Le Snes-FSU continue d’intervenir pour obtenir des mesures générales pour les collèges. Le cas par cas, si possible, ne peut pas être une politique dans une Éducation qualifiée de nationale.

Tests : toujours flou

La communication ministérielle est tournée, depuis des semaines, et avec de grandes difficultés, sur les tests salivaires. Or, ces derniers sont déployés essentiellement dans le premier degré. Dans le second degré, ce sont toujours des tests nasopharyngés qui sont déployés, avec toujours les mêmes obstacles que ceux constatés depuis novembre : problème d’acceptabilité, stratégie géographique de déploiement des tests inopérante…

Le ministère donne des chiffres qui confirment que la stratégie des tests dans le second degré n’est pas efficace : la semaine dernière, sur un potentiel de 500 000 tests, seuls 10% ont pu être réalisés.

Le ministère assure qu’un travail est engagé avec le ministère de la santé pour retravailler la stratégie de tests dans l’Éducation nationale, en articulant les trois outils disponibles : tests salivaires, antigéniques et autotests.

Les autotests sont désormais autorisés par la Haute autorité de santé. Ils peuvent permettre d’avoir une politique de tests plus efficace, mais là aussi, de nombreuses questions d’organisation se posent : si les autotests se font à l’arrivée dans l’établissement, qui les supervise ? Comment gérer le contact tracing ?

De manière plus générale, le Snes-FSU rappelle que si le pilier de la stratégie gouvernementale est le “tester, alerter, protéger”, alors son premier pilier doit être une réalité, sans quoi le reste de la stratégie n’est pas opérationnelle. Aujourd’hui, dans l’impossibilité de tester rapidement dans les collèges et lycées est révélatrice du manque d’anticipation et d’organisation du ministère en la matière. 6 mois après la rentrée, 3 mois après le début de l’année civile, 4 mois après les grandes déclarations sur le nombre de tests attendus dans le système scolaire, le compte n’y est toujours pas !

Suite de l’année : les conséquences sur les examens

Le passage en “hybride” des lycées dans 16 départements renforce les interrogations sur les épreuves de fin d’année. Comment penser que le Grand oral pourra être préparé dans de bonnes conditions, après plusieurs semaines d’hybride et une année qui n’a rien de normale ?

Le Snes-FSU demande la neutralisation du grand oral, mais aussi des aménagements pour le français : par exemple que les candidats des voies générale et technologique aient le choix entre deux sujets à l’écrit, soit deux commentaires au choix portant sur deux textes de genres différents ou encore que soient mentionnés sur le récapitulatif pour l’oral, les points de grammaire qui auront été effectivement étudiés au cours de l’année de Première.

Communication ministérielle : oui à la transparence, stop à la provocation

Le Snes-FSU a rappelé sa demande de transmission de données fiables et complètes. Les confusions de ces derniers jours autour des chiffres de contaminations dans l’Education nationale ont aggravé la cacophonie autour de la situation dans les écoles, collèges et lycées. Santé publique France publie régulièrement des données en open data sur la situation générale. Le Snes-FSU demande que le ministère de l’Education nationale en fasse de même pour la situation scolaire, c’est un enjeu de transparence incontournable.

Le cabinet du ministre a répondu qu’à partir de vendredi les données concernant les tests salivaires seraient intégrées aux bilans hebdomadaires : nombre de tests proposés, réalisés et taux de positivité.

Le Snes-FSU est aussi revenu sur les dernières déclarations du Ministre, rappelant l’exaspération des personnels à voir le débat éducatif réduit à une alternative “ouverture/fermeture”, sans place pour la nuance, ainsi que l’autosatisfaction permanente à se voir comme les meilleurs en Europe et dans le monde. Cela ne répond pas aux inquiétudes, bien réelles, des personnels sur le terrain. Le Snes-FSU a également pointé le caractère inacceptable des déclarations dominicales de Jean-Michel Blanquer qui a réduit le choix des parents à un calcul coût/avantage entre le risque d’être contaminé et celui de la déscolarisation. Des propos dangereux et irresponsables.


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