Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la jeunesse, a lancé le 11 janvier la campagne 2021 de recrutement des 25000 volontaires de 15 à 17 ans au Service National Universel 2021. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 20 avril et le séjour de cohésion se déroulera du 21 juin au 2 juillet 2021. Le programme reste inchangé : uniforme, lever des couleurs chaque matin à 8h, avec salut au drapeau et « la Marseillaise », ateliers sportifs et citoyens (valeurs de la République, les institutions, l’engagement, la culture, l’accès aux droits ou l’écologie) encadré par des militaires, des associatifs et des éducatifs, avec des règles de vie directement inspirées de la discipline militaire. Au cours de l’année, chaque volontaire effectuera aussi une mission d’intérêt général de 84h auprès des armées ou d’associations et d’institutions.

Un « outil » inadéquat et coûteux

La version 2021 concerne tous les départements, pour un budget de 61 millions d’euros soit 2400€ par volontaire. En 2020, le dispositif séjour de cohésion a été annulé suite à la crise sanitaire et les 30 millions d’euros attribué n’ont pas servi à ce pour quoi ils étaient destinés. Or, le contexte ne s’annonce pas moins flou pour 2021. 11,1 M€ sont prévus pour les encadrants (chefs de centres et adjoints, cadre de compagnie et tuteurs) des jeunes effectuant le SNU, soit 360 ETPT correspondant aux personnels qui devraient majoritairement être recrutés en Contrats d’engagement éducatif (CEE) pour la durée des séjours (14 jours) augmentée des temps de formation, préparation et récupération. Le développement de la communication sur le SNU sera assuré par la Startup d’État (sic) «Engagement civique»!

Concernant ce dispositif en 2019, l’Institut National pour la Jeunesse et l’Éducation Populaire missionné par le gouvernement pour évaluer le SNU, confirme dans son rapport que les volontaires n’étaient pas représentatifs de l’ensemble des jeunes français avec une surreprésentation des bons élèves et dont 31% avaient un parent engagé dans l’armée.

Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la jeunesse, continue de défendre le SNU mais il reste impopulaire auprès des jeunes

Le SNU propose une émancipation des jeunes par l’enfermement et la soumission, la mixité sociale 15 jours dans toute sa vie et l’engagement obligatoire sous peine de sanction. Il réduit l’accès à la citoyenneté à l’inculcation des « valeurs de la République » et il rate son objectif d’intégration car il ne peut s’adresser qu’aux jeunes de nationalité française, excluant les binationaux et jeunes étrangers.

Le gouvernement a une vision patriotique et militaire de l’éducation civique qui n’est pas celle que nous portons à l’école dans le cadre du parcours citoyen et de l’enseignement moral et civique. Le dispositif du SNU tourne le dos à ce que nous défendons pour la jeunesse en termes de liberté, de sens critique, d’émancipation et de droit du travail.

A l’heure où le scandale du syndicat créé de toutes pièces « Avenir Lycéen » envoie un message dévastateur aux jeunes, où la multiplication des instances dilue la démocratie lycéenne, le Snes-FSU réclame que le SNU soit abandonné et que le budget alloué serve à développer la formation citoyenne de tous les élèves au sein du système éducatif, à mettre en place des projets réellement éducatifs.

Interview d’Eric Favey, ancien président de la ligue de l’enseignement


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