Imaginons un naïf, un Huron, qui, s’en tenant à la surface des choses, observerait l’œuvre du ministre. Les appellations ronflantes et boursouflées des initiatives de J.-M. Blanquer ne manqueraient pas de l’impressionner. « Grenelle », « États généraux » du numérique et autres vocables dénotant la récupération historique éhontée, réforme « inédite » de l’éducation prioritaire, tout est ripoliné, plus beau, mais à la fin, tout lasse. Il y a loin des mots aux choses. Les piteux débats du Grenelle de l’Éducation animés par quelques figures médiatiques ou la comédie des États généraux du numérique révèlent une tout autre réalité. Dans un cas, cela a permis au ministre d’utiliser opportunément la crise sanitaire pour promouvoir un usage des technologies alourdissant les conditions de travail et favorisant l’immixtion du privé dans l’école. Dans l’autre, la pseudo-concertation sur les métiers a servi de prétexte à de nouvelles dégradations.
Le tapage autour de ces « événements » cache mal des projets déjà ficelés. Tout concourt à la transformation de nos métiers, à la suppression massive de postes, à la réduction du périmètre de l’éducation prioritaire, à l’individualisation des rémunérations en lieu et place de la revalorisation « historique » promise. Les pertes de pouvoir d’achat révélées par le simulateur conçu et mis en ligne par le SNES-FSU illustrent bien le fossé entre les mesures prises par le gouvernement et les besoins.
Le 26, sur toutes les questions qui touchent à notre quotidien, salaires, métiers, postes, protocole sanitaire, exigeons des mesures à la hauteur.