Monsieur le ministre, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du CSE,
Bonjour à toutes et à tous,
Il est encore temps : le SNES-FSU adresse ses meilleurs vœux aux membres du CSE : que notre instance puisse retrouver le chemin du travail collectif en salle Condorcet, que le ministre prenne les intérêts des élèves, des personnels et du service public d’éducation plus à cœur, que nous puissions travailler à l’amélioration des apprentissages scolaires et non à l’éparpillement façon puzzle des parcours de nos élèves.
Nous ne comptons plus les épisodes sanitaires de la rue de Grenelle, le dernier datant de la circulaire de ce début de semaine : laisser les établissements arbitrer entre sécurité sanitaire et scolarisation des élèves relève de la lâcheté. Cette situation entretien le désordre dans l’institution à un moment où nous aurions bien besoin d’unité.
Nous continuons de demander le report des épreuves de spécialité du baccalauréat en juin, la neutralisation du grand oral, des aménagements des épreuves du baccalauréat et du DNB.
La rentrée se prépare dans le second degré : 1800 emplois en moins pour une estimation d’au moins 23 000 élèves supplémentaires. Selon le ministre, les profs n’ont qu’à travailler plus : les heures supplémentaires prévues atteignent un record de 1847 emplois. Or les personnels ne sont pas en mesure de faire plus : en 2019, 2/3 des heures supplémentaires sensées compensées les suppressions d’emplois sont restées sur le carreau. Effectifs trop lourds, injonctions trop pesantes, travail non reconnu ni valorisé : les personnels ne peuvent pas assumer plus.
Les étudiants ne s’y trompent pas non plus : concernant le CAPES en 2020, un candidat inscrit sur 2 ne s’est pas présenté aux épreuves écrites.
Il se construit dans le second degré une crise durable, crise de confiance, crise du métier, crise de la réussite des élèves. Le ministère doit accepter de tenir compte des remontées du terrain cette réalité et prendre les mesures qui s’imposent : recruter professeurs, PsyEN, CPE, AED, AESH, ajuster les réformes et autres innovations en cours pour redonner du sens à la scolarité.
Les annonces sur la territorialisation continuent d’être distillées : après les cités éducatives, puis les contrats locaux d’accompagnements, sortent du chapeau les « territoires éducatifs ruraux ». Le SNES conteste cette forme de clientélisme et de mise en concurrence des territoires. Il demande que soit confortée l’éducation prioritaire. Avec la FSU, il s’est engagé dans les Etats généraux de l’éducation prioritaire, qui culmineront le 28 janvier prochain avec un temps national.
Pour toutes ces raisons, avec l’intersyndicale, le SNES appelle les personnels à se mobiliser mardi prochain le 26 janvier pour nos métier, nos conditions de travail, nos salaires.
Sur les textes de ce jour :
– Nous dénonçons l’oukaze de l’inspection générale sur le programme de mathématique de la CPGE ECT. La méthode ne va pas : un groupe de travail a produit un texte, lequel a été validé. Les modifications de dernières minutes ne conviennent pas : il faut les retirer.
Nous nous inquiétons d’ailleurs des conditions d’élaboration des projets de programmes de BCPST qui devront être soumis au CSE prochainement. Nous demandons que ces nouveaux programmes puissent être finalisés dans le climat serein d’une véritable concertation.
– Une fois de plus, les règles de Parcoursup évoluent en cours de session. Il serait bon d’anticiper car cette situation ne fait qu’accentuer l’inquiétude des familles et des équipes éducatives. L’appréhension est pourtant déjà grande pour la première génération de la réforme du lycée qui peut postuler depuis hier sur Parcoursup, dans le contexte sanitaire que nous connaissons.
D’autant plus que la liberté de postuler sur Parcoursup, quel que soit le parcours ou les spécialités suivies au lycée, tant vantée par le discours institutionnel, risque bien de se heurter, dans toutes les filières en tension ou sélectives, à la liberté des équipes de recruter leurs futurs étudiants. De grosses déceptions se préparent.