Le budget de l’Éducation Nationale annoncé prévoyait 1800 suppressions d’emplois dans le second degré public. Soit 7 490 suppressions depuis 2018 avec, dans le même temps , une explosion des effectifs élèves. Comme chaque année, cette nouvelle détérioration des conditions de travail des personnels et des élèves est niée par le ministère.

Les effectifs élèves augmenteraient plus que prévu en raison, selon le ministère, des effets anticipés des limitations de l’enseignement dans les familles et d’une très étonnante vague d’inscription en BTS. Aux 23 289 élèves en plus attendus dans le public prébac s’en ajouteraient 20 000 pour ces deux seuls effets.

Le gouvernement a visiblement voulu faire de l’affichage politique mais, insensible aux difficultés de terrain, il n’a pas compris que cela mettait encore plus en exergue l’absence de moyens prévus pour faire face à ces annonces !

Finalement 1 883 emplois seront soustraits aux académies dans les lycées et les collèges : 30 emplois seront versés aux missions d’inspection et 53 gardés en « réserve ». Les personnels et le ministère n’ont décidément pas les mêmes priorités : c’est dans les établissements, maintenant, que les besoins sont criants. D’ailleurs, comme chaque année : aucune création de postes de CPE, d’assistants sociaux, psychologues, santé scolaire, d’agents administratifs!

AcadémieÉvolution du nombre d’élèvesÉvolution des emplois Compensation en emplois en HSA
Aix-Marseille+1,4 %-6073
Amiens+0,3%-8141
Besançon+0,7%-7635
Bordeaux+1,1%-104139
Clermont-Ferrand0%-5454
Corse+0,9%-1919
Créteil+1,5%-86139
Dijon-0,2%-11340
Grenoble+0,5%-16095
Guadeloupe-0,7%-1725
Guyane+2,6%+2020
Lille+0,6%-194104
Limoges+0,8%-2323
Lyon+2,2%+1882
Martinique-3,1%-2935
Mayotte+3,1%+1100
Montpellier+1,8%+21+72
Nancy-Metz+0,2%-129+53
Nantes+0,8%-93109
Nice+1,6%-2055
Orléans-Tours+0,9-4664
Réunion-0,3%-7035
Paris+0,2%-15657
Poitiers+0,1%-7045
Reims0%-8435
Rennes+0,6%-8080
Normandie+0,1%-15065
Strasbourg+0,7%-4361
Toulouse+1,1%-5580
Versailles+2%-40185

Tragique de répétition

Pour tenter de masquer sa politique de casse du service public d’éducation, le gouvernement mobilise une vieille martingale usée en prétendant que la suppression des emplois sera compensée par une augmentation énorme d’heures supplémentaires, équivalente à 1 847 emplois. C’est une méthode de patron voyou se moquant totalement de la charge de travail supplémentaire qui va peser sur les personnels. Les académies se voient bien privées de personnels titulaires et de capacités de recruter des contractuels. Qui plus est, le récit ministériel est démenti par les faits. Les enseignants sont tellement surchargés de travail, épuisés et respectueux de la qualité du service public qu’en 2019 seulement 1/3 des HS supplémentaires budgétées a été consommé. C’est bien du côté de la suppression d’enseignements, de formations, de l’augmentation des effectifs par classe qu’il faut chercher les causes et les conséquences de ce matraquage austéritaire.

Dans les académies

Si on excepte la situation particulière de Mayotte, seules 3 académies, celles qui ont la plus forte augmentation d’élèves, gagnent quelques emplois : à elles trois, Lyon, Montpellier et la Guyane, cumulent moins de créations d’emplois que ceux qui sont consacrés à l’inspection et mis en réserve. À l’exception de Reims et Dijon, toutes les académies hexagonales gagnent des élèves mais perdent des emplois ! Nancy-Metz (-129), Lille (- 194), la Normandie (-150), Grenoble (-160) sont des académies tellement favorisées que ce pays peut se permettre d’y poursuivre cet abandon massif.

En grève le 26 janvier

Le 26 janvier, sera une date importante pour le service public d’éducation. Il aura l’occasion de dire son rejet d’une telle politique et son exigence d’une politique d’investissement dans l’école publique par la création d’emplois et la revalorisation des personnels.

Communiqué après le Comité technique ministériel du 16 décembre


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