Un premier pas grâce à la mobilisation
Le ministre a ouvert la porte à un fonctionnement en demi groupe en lycée : cette ouverture est à mettre au crédit de la mobilisation des personnels et des élèves, en particulier depuis lundi 2 novembre. Après avoir balayé d’un revers de la main toute possibilité d’un fonctionnement en demi-groupes, ce recul confirme que le protocole sanitaire “renforcé” n’est pas si protecteur. Mais que de temps perdu ! Des semaines que le Snes-FSU et les personnels d’enseignement et d’éducation alertent sur la dégradation de la situation sanitaire, le nécessaire renforcement du protocole sanitaire, font des propositions, jusqu’ici ignorées par le ministre de l’Education nationale. Dans le contexte d’une deuxième vague “plus dure et plus meurtrière” (E.Macron), “violente” (O.Véran), chaque jour compte.
En actant ce premier pas, il faut maintenant aller plus loin pour garantir la sécurité des personnels, des élèves et de leurs familles avec :
- des mesures pour les collèges, grand oublié des annonces ministérielles
- un cadrage clair du fonctionnement en demi groupes
- des précisions sur d’autres éléments du protocole sanitaire, notamment le nettoyage et l’aération des salles qui restent des zones d’ombre du protocole actuel
Le Snes-FSU maintient son appel à la grève sanitaire le mardi 10 novembre pour obtenir partout des conditions garantissant la santé et la sécurité des élèves et personnels. Il n’y a plus de temps à perdre !
Le collège oublié
Le silence sur la situation des collèges est assourdissant et incompréhensible. Les classes y sont également surchargées (28 à 30 élèves) dans des salles exiguës et mal aérées, le brassage y est aussi présent au quotidien dans tous les collèges, alors même que certains d’entre eux accueillent plus de 600 élèves quotidiennement.
Les annonces pour le lycée
Jean-Michel Blanquer a communiqué (d’abord aux enseignants et sans passer par les médias) des informations sur l’organisation des enseignements dans les lycées
Par ailleurs, comme vous le savez l’aggravation du contexte sanitaire nous a conduits à renforcer le protocole sanitaire dès le 2 novembre. Ces nouvelles mesures sont à l’évidence plus difficiles à mettre en place dans certains lycées qu’elles ne le sont dans les écoles et les collèges. Afin d’assurer la continuité pédagogique pour les élèves tout en garantissant la protection maximale pour les personnels et les élèves des lycées, des plans de continuité pédagogique vont être mis en place chaque fois que cela sera nécessaire. Ces plans vont permettre de maintenir un accueil des élèves sur au moins une partie du temps scolaire et d’assurer la continuité de leur apprentissage. Le cadrage national est net grâce au protocole de continuité pédagogique. Il permet une réelle souplesse locale car chaque lycée est dans une situation différente.
Mail envoyé aux enseignants sur les boîtes académiques, le 5/11/2020 à 19h55
Le ministre ouvre la possibilité d’un fonctionnement en effectif réduit sans pour autant le dire explicitement. Des précisions sont apportées dans le mail envoyé aux chefs d’établissement
Une instruction ministérielle vous sera très prochainement adressée pour préciser ce cadrage national. D’ores et déjà et afin de vous permettre d’anticiper ces adaptations, je tenais à vous faire part des principes suivants. Il importe que chaque élève soit présent en cours au moins la moitié du temps scolaire. Tous les élèves doivent travailler pendant la totalité du temps scolaire ordinaire, que ce soit en cours, en classes virtuelles ou en autonomie. La cohérence des organisations s’impose : tous les élèves d’un même niveau doivent adopter les mêmes modalités d’enseignements. Les modalités d’organisation sont laissées à votre appréciation : l’accueil en demi-groupes ; l’accueil par niveau dont les possibilités vous seront prochainement détaillées ; le travail à distance un ou deux jours par semaine.
Mail aux chefs d’établissement sur les boîtes académiques, le 5/11, à 19h25
Le Ministre confirme donc le passage à une organisation de la scolarité dans laquelle les élèves seraient moins présents dans le lycée, ce qui entraîne une diminution du brassage des élèves. Mais il reste quelques zones d’ombres : avec un accueil par niveaux, le nombre d’élèves dans une classe reste toujours le même, et en l’absence de précisions sur le renforcement du nettoyage et l’amélioration de l’aération, la question de la sécurité sanitaire dans la salle de classe reste posée.
Les annonces du ministre constituent donc un premier point d’appui : dans les lycées, il faut s’appuyer sur ces déclarations pour obtenir le passage à des demi groupes afin d’assurer la sécurité sanitaire dans tout l’établissement.
Sur le bac, le maintien des épreuves de spécialité au mois de mars est incompréhensible : elles arrivent beaucoup trop tôt et l’incertitude sanitaire qui plane sur les prochaines semaines les fragilisent. La solution de sagesse, demandée par le Snes-FSU, reste le report de ces épreuves en juin afin de desserrer l’étau d’un calendrier anxiogène.
Toutes les demandes du SNES-FSU
Le protocole sanitaire renforcé “si possible” selon l’aveu même du ministre doit être rapidement amélioré.
- le passage à un fonctionnement en demi-groupe, selon des modalités d’organisation à définir (alternance de semaines, de jours etc), sans recours au cumul présentiel/distanciel
- recrutements de personnels, d’AED mais aussi d’agents territoriaux (pour assurer un nettoyage et une désinfection des salles)
- la réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves
- de nouvelles modalités d’aération des salles, alors même que l’hiver rend l’ouverture des fenêtres plus problématique qu’à la rentrée
- des mesures adaptées pour les internats
- la prise en compte de la situation des personnels vulnérables et de celles qui vivent avec des personnes vulnérables
- Des mesures doivent aussi être prises sur le plan pédagogique parmi lesquelles l’aménagement des programmes et un nouveau calendrier du bac (report des EC1 et des épreuves de spécialité en juin).
- Le jour de carence doit être suspendu immédiatement : il est inacceptable que les personnels payent le prix d’être malade !