Le verdict est tombé. Le ministre a d’abord livré à la presse la primeur du calendrier des épreuves du bac puis le ministère a convié les organisations syndicales à une réunion sur les modalités pratiques d’une organisation des examens tout à fait inédite.
La folie de l’évaluation permanente
Les épreuves de spécialités prévues pour la mi-mars constituent l’apogée d’une série d’évaluations débutées en Première . D’avril à juin vont suivre les « évaluations communes » pour les disciplines de tronc commun. En juin auront lieu les épreuves de philosophie et du grand oral. Un véritable marathon !
Mars
- lundi 15, mardi 16 et mercredi 17 mars : épreuves écrits de spécialité
- du 23 au 26 mars : épreuves de compétences expérimentales de NSI, de physique chimie et de SVT
Entre avril et juin : évaluations communes de tronc commun
Juin
- jeudi 17 juin matin : épreuve de philosophie
- jeudi 17 juin après-midi : épreuves écrites anticipées de français, qu’elles soient passées au titre de la session 2021 ou par anticipation au titre de la session 2022
- du 21 juin au 2 juillet : grand oral
- du 21 juin au 2 juillet : oral de français
Les recteurs d’académie et vice-recteur concernés arrêteront les dates des autres épreuves pratiques et orales.
Dans cette configuration, chacun aura compris que les programmes devront être bouclés en février , et même si c’est leur version « limitative » qui s’applique pour la majorité d’entre eux, cela relève de la mission impossible.
Deux sujets pour les spécialités du bac général
Impossible de faire passer toutes les épreuves de spécialité sans mobiliser les centres d’examen sur plusieurs jours ?
Qu’à cela ne tienne, il y aura deux sujets pour chaque spécialité pour le lycée générale, laissant ainsi la possibilité aux candidats de passer le premier jour ou le second selon le « parcours » choisi. Et donc entre les jours un et deux, les candidats se partageront aléatoirement entre des sujets différents. Comment expliquer la rupture d’égalité de traitement entre des élèves d’un même groupe et d’un même établissement ?
Des délais de corrections peau de chagrin
La remontée des notes dans Parcoursup est fixée au vendredi 9 avril 2021. Surveillances, délais de corrections, tout juste l’administration consent-elle à fermer les centres d’examen pour 3 jours. Pour le reste les correcteurs, les examinateurs des épreuves pratiques, orales et de compétences expérimentales devront jongler entre les copies, les commissions d’entente et d’harmonisation… et les cours. Comment peut-on envisager le cumul de correction, des épreuves de compétences expérimentales (ECE), des oraux , des épreuves pratiques, sans décharge de cours ?
On est “comme dans un bac blanc” euphémisent les interlocuteurs du ministère pour désamorcer les critiques et justifier l’injustifiable.
A ce jeu de la correction expresse, La Réunion remporte la mise avec des délais de correction réduits tout au plus à une semaine avec des épreuves à partir du 24 mars sans possibilité de bouger la date butoir du 9 avril pour la remontée des notes.
Crise sanitaire ?
Le ministère n’a pas de plan B. En cas d’absence justifiée aux épreuves de mars, les candidats devront attendre le rattrapage en septembre pour espérer obtenir leur bac. On n’ose imaginer l’effet produit par de dizaines de dossier Parcoursup incomplets dans les procédures de classement et de sélection de l’enseignement supérieur. Pour les candidats, malades, « cas contacts » ou autres, ce sera la double peine : pas de bac et le risque de voir s’évanouir des possibilités de poursuite d’études.
Les revendications immédiates du SNES-FSU
- Le report des épreuves de spécialité au mois de juin 2021, pour relâcher la pression sur les élèves et les enseignants.
- La transformation des « évaluations communes » locales en épreuves finales, nationales, en juin.
- Des aménagements de programme pour desserrer l’étau sur les élèves et les professeurs.