Aucune certitude quant à la possibilité d’enseigner dans les salles d’arts plastiques alors que comme le rappelle très bien l’Inspection Générale dans ce texte : “Rentrée scolaire 2020 Principes et priorités pédagogiques des enseignements artistiques (EA) de la scolarité obligatoire (arts plastiques, éducation musicale et histoire des arts)” pour les cycles 3 et 4 Groupe IGESR- EEA : Celles-ci sont partie intégrante de leurs dispositifs pédagogiques. Elles créent des conditions essentielles à l’accès à de nombreuses ressources pour apprendre en art et des arts — notamment techniques et matérielles. Leurs configurations spatiales soutiennent nombre des savoirs artistiques à enseigner, l’enseignement des arts plastiques se construit autour d’une pratique réflexive rendue possible, non seulement par la mise en place de dispositifs pédagogiques, mais aussi par la mise à disposition de matériel et d’un espace de travail dont l’aménagement est soigneusement pensé.

Autonomie des établissements renforcée

A cette incertitude s’est ajouté un protocole publié à la dernière minute et qui laisse trop de marge à l’interprétation personnelle et renforce encore l’autonomie des établissements : La mise à disposition d’objets partagés au sein d’une même classe ou d’un même groupe constitué (ballons, jouets, livres, jeux, journaux, dépliants réutilisables, crayons, etc.) est permise
Les collègues ont découvert à la rentrée les décisions des chefs d’établissement en fonction de leur lecture du protocole.

Comment faire les bons choix ?

Après ces 15 premiers jours, on constate donc une grande disparité des pratiques et des situations difficiles pour les collègues enseignant notamment sur plusieurs établissements. Ils ont dû s’adapter aux différents aménagements du protocole et produire des séquences différentes en fonction des choix effectués.
Accès ou non à la salle d’arts plastiques, prêts ou non de matériel, mise en place de caisses de matériel pour chaque classe, mise en place d’une « quarantaine » pour le matériel utilisé avant de le remettre en service, désinfection du matériel utilisé, désinfection des mains des élèves… on se retrouve face à une gestion chronophage.

Le ministère semble donc ignorer qu’au collège et au lycée, les classes des différents niveaux se succèdent en salle d’arts plastiques toute la journée, que le matériel est majoritairement fourni donc commun et mis à disposition, que les élèves se déplacent de manière régulière et autonome en fonction de leurs besoins et que les enseignants interviennent auprès des élèves pour les amener à se questionner, faire évoluer leur projet et comprendre les enjeux de la séquence.

En somme sur le terrain, les professeurs d’arts plastiques font au mieux en espérant bien faire dans le but de permettre aux élèves de pratiquer les arts plastiques en limitant au maximum les risques de contamination.

Cette rentrée a donc un goût amer, elle n’est pas joyeuse comme le ministre se permet de l’annoncer, elle est difficile et anxiogène.
Le ministère a décidé d’ignorer le quotidien des enseignants d’arts plastiques et de les laisser seuls face à cette situation inédite, seul face aux questions et aux craintes des élèves en comptant comme d’habitude sur l’engagement professionnel des personnels.


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