En lycée
La poursuite de la mise en place de la réforme dégrade encore les conditions d’enseignement de la discipline – voire « des » disciplines, en y incluant la part importante d’investissement des enseignants de SVT dans l’Enseignement Scientifique.
Sans revenir sur les multiples perturbations engendrées par cette réforme, l’enseignement des SVT est impacté spécifiquement :
- par la diminution continue des dédoublements permettant la mise en œuvre de réelles conditions expérimentales – les dédoublements de classe sont remplacés par des groupes de 24 devenant la norme, lorsque ce ne sont pas des groupes d’effectifs supérieurs…
- par l’apparition de parcours de scolarité « déséquilibrés » provoqués par des choix de Spécialités entièrement libres : comment appréhender les connaissances et compétences en SVT demandées dans les programmes de Spé sans s’appuyer sur des compétences et compétences nécessairement complémentaires en PC et en mathématiques ; dès ce début d’année, l’hétérogénéité des groupes de Spé SVT est particulièrement marquante…
- par des programmes, tant en classes de Première qu’en Terminale, particulièrement chargés, ne laissant que peu (pas ?) de temps à une réelle réflexion sur le rôle et la construction de la Science – et ce particulièrement en Terminale où les « allègements » de programmes restent minimes par rapport à la position de l’épreuve terminale de mars.
Et si l’abandon d’une Spécialité sur trois en fin de Première ne semble pas impacter les SVT cette année, ce ne peut être un sujet de satisfaction très relatif au regard de la déstructuration violente de la formation scientifique au lycée.
L’enseignement scientifique
En Enseignement Scientifique, le constat n’est guère plus réjouissant. Les cours s’y déroulent majoritairement en classe entière, sur la base d’un programme de Première qui reste inadapté au public concerné – l’allègement proposé n’étant que de la poudre aux yeux, les enseignants ayant déjà la possibilité d’adapter le sujet de « l’évaluation commune » de fin de Première à l’enseignement effectué au cours de l’année -, et d’un programme de Terminale bien plus alléchant mais qu’il faudra traiter en courant en permanence contre la montre.
En collège
En collège, la nouveauté 2020 est un « reverdissement » des programmes en cycle 3 et cycle 4 (retouche sur l’ensemble des disciplines). Suite à une demande ministérielle, le Conseil Supérieur des Programmes a intégré des ajustements sur les questions climatiques et environnementales afin d’en saisir les enjeux, en les abordant de façon plus explicite. En précisant dans le préambule l’utilité de s’appuyer sur « les savoirs et compétences nécessaires pour étudier ces thématiques », comme de véritables « fils rouges », c’est toute une réflexion sur l’approche des programmes qui est suggérée.
Ces ajouts viennent s’empiler sur un mille-feuille de programmes déjà bien chargé.
La publication au BO du 30 juillet 2020 de ces ajustements est le summum du manque de respect aux collègues, qui , au sortir d’une année si particulière, se retrouvent à revoir leurs progressions en profondeur.
Contexte sanitaire et expérimentations
Avec le contexte sanitaire actuel, si la question de l’expérimentation dans le respect du protocole sanitaire se pose à tous les niveaux, celle-ci est encore plus prégnante en collège : l’absence de personnels de laboratoire, les groupes TP de plus en plus rares dans les établissements…comment développer l’appétence pour les notre discipline si les élèves ne peuvent pas manipuler dans les meilleures conditions ?
La réflexion disciplinaire au SNES-FSU
Par l’existence d’un groupe de réflexion pédagogique en SVT, l’organisation de stages et de Journées de Réflexion Disciplinaire, de rencontres avec les collègues lors de stages nationaux ou académiques, le secteur Contenus du SNES s’est engagé depuis des nombreuses années dans une réelle réflexion sur les pratiques disciplinaires, et se veut force de propositions tant en direction des collègues que dans les instances de l’Education Nationale.